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mercredi, février 03, 2010

Cahiers d'Oxford (et bla et bla)

17e jour, mardi 2 février :

Chaque jour, je m’affaiblis un peu plus. Je ne sais pas si j’aurai encore longtemps assez de force pour écrire. Je déglutis à peine, tant la douleur est intense. Elle m’englobe, me vide, me bouffe morceau par morceau. Et l’odeur dans ma chambre devient insupportable, même pour moi. Les jours ne sont plus que des voies sans issue dans lesquelles je m’engage à fond pour mieux m’y briser.

Je ne sais vraiment pas pourquoi je vous raconte tout ça. Je ne suis ni malade, ni désespéré, je suis même pas dans ma chambre, puisque je tape ce journal de la salle des profs du collège. Tentative avortée, donc, de créer un minimum de suspense et de tension dans ce carnet de bord ; je fais ça pour vous, lecteurs, mais ne me remerciez pas. Vues les réactions enthousiastes à la lecture de ce passage (j’en ai carrément vu un bailler au fond), je ne réitererai plus ce type d’expérience. Tant pis : pour vous, pour moi et pour le monde de l’art et de la grande littérature.

Aujourd’hui, niveau stage, c’est plutôt morne plaine : une seule heure d’observation, le reste de la matinée à glander sur le Net. Cela valait-il vraiment le coup de me lever dès poltron-minet ? Je ne sais pas. Je reprendrais ainsi à ma manière un standard de Dalida : « Laissez-moi pioncer » !! + un petit « bordel de merde », procédure d’insistance stylistique pas piquée des vers.

C’est remarquable : pas dans le sens « wouhahou, c’est super » mais « on peut le remarquer ». C’est remarquable donc (ne m’obligez pas à me répéter, c’est lassant !) : je n’ai absolument rien à raconter. Heureusement que Stephen King ne s’est pas dit la même chose quand il a commencé les Tommyknockers, il n’aurait jamais terminé. Et paf ! la claque. Je te l’ai cassé, le bonhomme, quelque chose de mignon. Il la ramènera moins, le maître de l’horreur.

La vie, c’est comme une part de pizza : j’en reprendrais bien une deuxième. Alors, on met tout de suite les choses au point : ok, c’est pas du Baudelaire ; à vrai dire, ça n’atteint même pas le niveau d’une chanson d’Alliage, mais que diantre ! en voilà une phrase qui a de la gueule. En deux secondes, on aborde danger de la mal-bouffe et de la surconsommation, mondialisation des goûts culinaires, rôle de l’immigration italienne dans la société française, peur de la mort et réincarnation. Et si je ne crois pas y déceler aussi une charge contre l’avortement, je ne m’appelle plus Baloo, l’homme qui tombe partout.

« Buvez, ceci est mon sang !
Mangez, ceci est mon corps !
Sucez, ceci est une glace à l’eau !
Touche pas, ça c’est mon cul ! »

Dylan Walsh, Beverly Hills ou les douze passions de Jésus, 2010

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