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jeudi, janvier 28, 2010

Mes cahiers d’Oxford : journal de bord

1er jour, dimanche 17 janvier :

Le soleil se lève tranquillement sur la Manche. Moi, je suis coincé dans mon siège minable, encore engourdi d’une nuit passée à même la moquette d’un « salon » de Britanny Ferries. Par salon, comprenez plusieurs rangées de fauteils semi-inclinables, séparés du reste du bateau par une simple cloison, où nous sommes censés passer la nuit. Et dormir, je pense… D’un autre côté, je me demande sur qui ils ont bien pu tester les positions de ces sièges pour qu’ils osent les juger assez confortables.

Le soleil se lève, donc. C’est beau, intemporel, irréel presque ; et j’ai hyper mal au cou. Cette connerie de moquette, aussi… ! J’ai pourtant pensé à amener mon oreiller avec moi pendant le voyage, mais de là à me le trimballer tout le long de la traversée dans mes bras, faut pas me prendre pour une courge.

C’est la 1re fois de ma vie que je vais aussi loin en mer. Et c’est aussi la 1re fois de ma vie que je débarque en Angleterre. Je ne peux cacher qu’une certaine émotion m’enserre la poitrine, à l’instant où je zyeute par le hublot les falaises encore brumeusement lointaines de la perfide Albion. Depuis le temps que je rêvais d’y aller, voilà. Il m’aura simplement suffi d’un oral-test de 20 minutes en anglais, de cocasseries administratives en tout genre et d’une bonne dose de ténacité pour y arriver. A la portée du premier gus venu, pour résumer l’idée.

Débarquement, sortie de la Titine et premier choc : conduire à gauche. Plus simple que ça n’y paraît. Pas d’accident à déplorer pour le moment, en tout cas (au bout d’un jour, peut-on parler d’une constante ?). Je suis accompagné pendant ce mois en Angleterre par 4 collègues : une historienne-géographe de ma connaissance, 2 matheux et un prof de physique-chimie. Une bonne troupe, ma foi. Ils sont très sympathiques et heureux de faire partie de l’aventure. On aura largement le temps de mieux se connaître pendant ces 4 semaines.

Arrivée à Oxford, Harcourt Hill Campus. Le campus anglais dans toute sa splendeur. Comme vue des chambres, plusieurs terrains de foot et de rugby entourés de forêts et de champs. Des écureuils qui sautillent dans les jardins, pas plus étonnés de voir débarquer une armada de 5 jeunes Français un beau dimanche midi. Et quand je dis beau, ce n’est pas qu’une figure de style, usée jusqu’à la corde depuis la première fois qu’on l’a utilisée. Non, sans rire, les gars, il fait BEAU ! Un soleil éblouissant à défaut de réchauffer, mais un soleil, un vrai. Brest-Saint Malo : 2 heures et demi de flotte. Portsmouth, UK : sunshine above our heads. Un complot ? Une mauvaise presse ? Du foutage de gueule ? Profitons-en, jusqu’à peu, le sud anglais croulait sous des centimètres de neige, dont quelques traces informes ou vaguement bonhommesques s’accrochent encore le long des routes.

Remise des clés par un gentil réceptionniste qui, si on avait eu la polio, n’aurait je pense pas parlé plus lentement. Je lui ai dit qu’on était Français, le raccourci avec « bande de cons » a dû se faire assez rapidement dans sa tête. Oh ! la bonne surprise : loin d’être le cousin anglais de nos minables et honteuses cités U, qui n’ont pas à jalouser l’état de certaines prisons françaises, ces chambres s’avèrent bien mignonnes. La mienne est au rez-de-chaussée, à gauche en entrant. Vue sur le jardin devant la House 3. Un étage, une cuisine équipée, 2 chiottes, un bain-douche, que demande le peuple ? Cette maison me fait plus penser au premier abord à une colloc qu’à un couloir de chambres universitaires. Bien plus vivable que ce que j’avais craint.

Visite d’Oxford, dans l’après-midi : j’ai faim, je suis crevé, je suis donc… (indice chez vous, téléspectateurs), je suis, je suis… Râleur !!
Ah ouais, ah bravo ah ouais ah ouais. Que voulez-vous ? J’ai mûri sur de nombreux points, je pense être devenu une personne largement plus fréquentable qu’avant, mais j’ai mes talons d’Achille : en l’occurrence, le sommeil et la bouffe.
Hormis ces quelques désagréments, une ville bien sympathique de prime abord, hormis les places de parking plutôt rares. Des bâtiments historiques ou/et scellés du sceau du temps, le regard ne sait pas vraiment où se poser, tellement enivré par ces nouvelles richesses visuelles. Et pourtant, dans un sens, une impression de déjà-vu, ces mêmes magasins en enfilade, cette foule homogène dont aucune âme ne sort. Une ville d’Europe du Nord, en somme ! A fouiller, néanmoins. Oxford peut révéler son lot de surprises et de jolis petits coins, et nous avons un mois pour les découvrir.

Ce soir, bouffe à l’arrache mais petite soirée sympa et décontract. Et surtout, Very Bad Trip expérience. See you tomorrow…

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