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jeudi, septembre 13, 2007

Gauvain et Morgane à Brocéliande

Quand on a une amoureuse qui s'appelle comme la demi-soeur du roi Arthur, on ne peut pas ne pas (on peut, quoi!!) s'arrêter pour un week-end sur le site le plus arthurien de Bretagne, la forêt de Brocéliande. Petit repos dominical forestier, donc, pour nous ressourcer dans la quiétude des frondaisons verdoyantes mais aussi pour être un peu seuls, loin du quotidien et des contraintes ménagères.
J'avais réservé deux nuits à l'hôtel mais pas dans le même établissement. Première constatation en arrivant à la première de ces auberges : J'AI BIEN FAIT !!!!!!!!!!! Après deux heures de route sous le cania estival, on débarque dans un trou paumé (que même à côté Plonéour on dirait Ibiza en juillet !). Et, comment vous dire, l'hôtel devait sûrement se situer pile au milieu de ce trou.
Bon, passons l'aspect décrépi et vieillot à mort des murs, arrêtons-nous un instant sur l'accueil tout en amabilité de la réceptionniste : "Tenez, c'est la 10, à l'étage. P'tit déj? à quelle heure?", tout ça dit sur un ton limite hargneux, les yeux noirs comme si on l'avait dérangé en pleine sieste, ou un truc comme ça. Oui, merci, madame, nous aussi sommes heureux de vous voir...connasse!! Allez, rentrons dans la chambre pour oublier ce léger désagrément, j'ai hâte de m'allonger pour soulager mes jambes en feu mais aaaaaaaaaaaaaaaaaahhhh... qu'est-ce que c'est que cette merde ?
Comment vous dire sans vous choquer ? Eh bien je pense qu'une chambre de maison de retraite dans les années 50 était sûrement plus accueillante et plus fraîche. Le lit, une horreur boisée aux draps sales et au matelas dur ; devant, une armoire marron qu'elle avait dû acheter à moitié-prix chez un agriculteur berrichon dépressif. Vue sur un jardin miteux ET sur le cimetière, à vrai dire l'endroit le plus actif de la ville. Un bon point quand même : la salle de bains n'était pas dégueu, mais ça ne vaut vraiment pas le prix que j'y ai mis.
Bref, passons la promenade d'après-midi qui fit passer un peu mieux la pilule, arrivons directement à la soirée : loin de moi l'idée de critiquer la pizzeria où nous nous sommes arrêtés ni la bouffe qu'on nous a servi, les deux étaient très bien (de toute manière, valait mieux parce que c'était le seul resto de la ville). Ce qui m'a surtout mis hyper mal à l'aise, ce sont les gens autour. Purée, on avait l'impression - et n'était-ce qu'une impression?- que tout le monde se connaissait. Un peckno rentre, il tape la bise à tout le monde, sauf à nous bien sûr. Du coup, tu te sens un peu...comment dire? étranger, quoi. Version bretonne des Tommyknockers si vous voulez, la communauté télépathe qui repère direct les intrus et les chasse. Au final, un vendredi en demi-teinte.

La suite de notre week-end, heureusement, effaça bien vite cette journée et dépassa en beauté toutes nos espérances. Déjà, le deuxième hôtel, quoique rustique, valait le prix qu'on y mettait. Ensuite, la ballade au Val sans Retour nous a charmés à un point qu'on y serait bien restés deux jours de plus. Une fois dépassé l'étang du Miroir aux Fées, vous entrez dans un petit vallon encaissé au mileu duquel coule un fin ruisseau dont le gargouillis mélodieux couvre presque le chant lointain des oiseaux. Sur votre gauche, une haute falaise, sur votre droite, une colline boisée et au-dessus de vous, le soleil qui perce tant bien que mal la couverture des arbres. Un écrin brut de nature sauvage, une faille temporelle qui vous ramène en un clin d'oeil aux temps des exploits des preux de la Table Ronde. Avec ma belle, je me croyais un peu chevalier escortant sa dame à travers les embûches de la forêt.
Ce qui nous a encore plus coupé le souffle, c'est le point de vue s'offrant au promeneur qui daigne monter la falaise le surplombant. Là-haut, partout où porte votre regard, ce n'est que forêt jusqu'à l'horizon, hauteurs verdoyantes séparées par des vallées mystérieuses où l'on voudrait bien se perdre. Régal des yeux, régal des oreilles qui n'entendent aucun des bruits quotidiens de la civilisation, juste le doux murmure des bois. Si j'avais un conseil, allez-y hors saison, car pendant la moitié de la promenade nous avons eu la forêt pour nous tous seuls, ce qui est bien plus exaltant que d'être coincé entre un car de touristes belges et une smala de mioches braillards, vous en conviendrez.
Ce furent donc deux jours magiques, enveloppés dans un soleil radieux et un calme reposant, bénéfique avant de se replonger dans l'atmosphère brestoise plus...agitée!
D'autres sites à voir : la fontaine de Barenton aux eaux bouillonnantes et le hotié de Viviane, mais plus pour la vue que pour le monument en lui-même. Le dimanche, en pleine forêt, on tombe sur une groupe de pelés assis à l'écart du chemin, les mains jointes et en cercle. Musique d'ambiance en fond, ils psalmodiaient des prières, les yeux clos et la tête baissée. Boudiou, des néo-druides (ou des gros barges, je sais toujours pas!), j'peux vous dire qu'on a vite décanillés de là, au cas où ils leur prendraient l'envie de se refaire un coup de sacrifice humain, juste pour le fun, hein, z'inquiétez pas ça ne fait aucun mal!!
Trois voyages en deux ans, pas mal, non! Disney et Provins, l'île de Bréhat et enfin Borcéliande : que des bons souvenirs qui ont cimenté encore plus notre couple. Prochaines destinations : peut-être retourner à Provins l'année prochaine pour sa fête médiévale, en attendant l'Irlande, les Alpes et pourquoi pas le Canada ? The road goes ever on and on...

1 commentaire:

Prince de Dité a dit…

Ah Brocéliande..... toute mon enfance. (enfin une partie au moins). tu sais qu'il y a des cons? abrutis? qui veulent y construire une station de retraitement des déchets?

Aucune pitié! Bon, passons. Très belle description de la forêt, et le bled paumé du premier soir, ça devait être Maxent. (M'étonnerait pas...)

Genre trou pourri aux alentours de Paimpont on fait pas mieux, et je sais de quoi je parle...

Ciao bye.

PS: Beau palmarès de voyage en effet, j'attends de pouvoir en faire autant avec mon hirondelle....