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mardi, août 05, 2008

Don't take offense at my Innuendo

Voilà un petit truc que j'avais pondu sur un forum il y a un temps déjà. J'en suis assez fier, les échos ont été très bons, donc c'est que ça ne doit pas être qu'un tissu de conneries.
Alors, pour remettre dans le contexte les non-aficionados de Queen (qu'ils se dénoncent...), l'album Innuendo sort en 1991, et est le dernier enregistré du vivant de Freddie Mercury, qui décède du SIDA le 24 novembre 1991. On a longtemps dit (les membres du groupe aussi) que certaines chansons comprenaient des allusions à la finb prochaine du chanteur. On va simplement dire que j'ai poussé le concept un peu plus loin.
Pour ceux qui ont déjà écouté cet albuim, j'attends vos envies. Pour les malchanceux qui sont passés à côté, je n'ai qu'un conseil : écoutez-le, il vaut vraiment le détour, puisque c'est avant tout un des meilleurs albums de Queen...
"Pour moi, Innuendo est un album-concept du groupe, à l'image de Queen. Pas musicalement (les chansons ne se recoupent pas, ne se fondent pas dans un ensemble cohérent) mais symboliquement, elles représentent les derniers moments de Freddie. Il a voulu, à travers ces titres, faire passer un dernier message, sorte de livre ouvert sur ce qu'il est alors. Si on analyse chanson par chanson, le concept devient assez clair, cheminement lucide et inéluctable vers une mort annoncée :
1- INNUENDO : c'est le regard désabusé de l'homme sur ce monde qu'il va bientôt quitter (our lives dictated by traditions, superstition, false religion), sorte de passage de témoins aux générations futures: même si la vie est dure, le monde cruel, il faut toujours se battre (we'll keep on fighting). Le pont est plus le regard lucide de l'artiste sur lui-même, introspection flagellatoire où Freddie essaye de se libérer de la fausse image qui lui a collé à la peau pendant les 80's, il est enfin temps de baisser les masques et de montrer qui il est vraiment (release your mask, show yourself). La dernière partie est le doute existentiel face à la mort prochaine (if there's a God [...]if there's a reason to live or die). La dernière phrase till the end of time est symptomatique du paradoxe de l'album entier : continuation et rupture.
2 - I'M GOING SLIGHTLY MAD : ça y est! Freddie annonce à qui veut l'entendre qu'il est malade (on peut traduire le titre par "Je deviens légèrement fou' ou 'je suis quelque peu malade"), ce qu'il a jusqu'au bout formellement démenti. Mais ici, c'est sa confession, ses dernières paroles à qui veut l'entendre, et il est temps de tomber les masques, se mettre à nu.
3- HEADLONG : La tête la première, c'est comme ça que j'ai vécu et que j'ai attrapé cette maladie. Ne pas réfléchir, foncer et je cours à ma perte. Pourtant, on pense toujours être le plus fort "and you think you're so strong", mais à la fin "there's nothing you can do about it". Headlong, c'est le clash, l'étreinte de trop, le tournant dans sa vie et pas de retour en arrière possible.
4- I CAN'T LIVE WITH YOU : désespoir de ne pouvoir aimer, de se savoir condamnée (we're trapped in a rat race, and we can't escape) mais de ne pouvoir se résoudre à finir seul. On sait qu'à la fin de sa vie, Freddie avait un compagnon plus ou moins fixe. Il veut vivre avec lui, mais en même temps, ne voudrait pas le faire souffrir et sait que ça ne durera pas (I can't LIVE with you).
5 - DON'T TRY SO HARD : le titre parle assez de lui-même: moment de faiblesse, de doute, on a envie de se laisser aller, d'abandonner la lutte. Tout ce qu'on peut faire, c'est savourer les derniers moments (just savour every mouthful and treasure every moment). Mais le courage de Freddie a été exemplaire vers la fin, et comme ces moments de doute et d'abandon ne peuvent durer, léger fondu musical...... et
6 - RIDE THE WILD WIND:.... il faut foncer jusqu'au bout; la vie est une grande course que Freddie a pris à toute vitesse, sans se soucier des murs et des pièges (it ain't dangerous -enough for me). Pas de regret à avoir, juste le sentiment d'avoir vécu à fond, même si c'était parfois sur le fil du rasoir "live life on the razor's edge".
7 - ALL GOD'S PEOPLE: une prière forte et puissante pour se rassurer, se rappeler de sa place, s'assurer qu'on est pas seul dans l'épreuve "We're all God's people". Maintenant, plus de découragement, il faut faire face à la mort, car Dieu est là et nous recevra en amis "make welcomes".
8 - THESE ARE THE DAYS OF OUR LIVES : bilan mélancolique, l'aube d'une vie, la chanson parle assez d'elle-même pour ne pas s'y attarder (j'ai mis le texte entier en ajout, l'un des plus beaux du groupe)
9 - DELILAH : dernier éclat de rire, qui dénote avec l'atmosphère pesante de l'album, prouvant une dernière fois le grand humour de Freddie. Hymne à son chat, le seul être qui rompt sa solitude, présence vers laquelle il peut se tourner sans crainte, maintenant que tout le monde autour est flou. Présence réconfortante, câline, qui soulage un peu ses souffrances, car la maladies est rude et arrive dans sa phase terminale.
10 - THE HITMAN : rien d'autre que la Mort en personne, déjà venue le chercher ("I'm the hitman, I want you life, Ain't no escaping"). Narrateur de sa propre mort, Freddie incarne ce tueur, sorte de jeu de miroir troublant ("I'm your prize") où le tué fait face au tueur dans une dernière valse bruyante.
11 - BIJOU : la mort, le passage. Freddie quitte son enveloppe charnelle au son de la guitare pleurante de Brian, telle une orgue accompagnant le cercueil à sa dernière demeure. LA voix de FReddie est faible, presque apeurée, et il parle de sa maladie comme d'un amant, condamné à passer l'éternité à ses côtés. MY bijou... derniers trémolos métalliques et notes finales: l'ascension.
12 - THE SHOW MUST GO ON : testament, dernières volontés, la chanson clôt l'album en un appel vibrant à continuer le spectacle pour lui assurer son immortalité.Voilà, j'ai eu cette brusque inspiration un matin en écoutant l'album, cette impression que les chansons formaient un tout cohérent? Evidemment, j'enfonce beaucoup de portes ouvertes, mais je voulais réunir dans un ensemble cohérent tous les messages de ce disque sublime."
These are the days of our lives (Taylor/Mercury)
Sometimes Iget to feelin'
I was back in the old days long ago
When we were kids, when we were young
Things seemed so perfect, you know ?
The days were endless, we were crazy we were young
The sun was always shinin', we just lived for fun
Sometimes it seems like lately, I just don't know
The rest of my life has been... just a show
Those were the days of our lives
The bad things in life were so few
Those days are all gone now but one thing is true
When I look and I find I still love you
You can't turn backt the clock, you can't turn back the tide
Ain't that a shame ?
I'd like to go back one time on a roller coaster ride
When life was just a game
No use sitting and thinkin' on what you did
When you can lay back and enjoy it through your kids
Sometimes it seems like lately I just don't know
Better sit back and go - with the flow
Cos these are the days of our lives
They've flown in the swiftness of time
These days are all gone now but some things remain
When I look and I find - no change
Those were the days of our lives
The bad things in life were so few
Those days are all gone now but one thing's still true
When I look and I find, I still love you
I still love you

1 commentaire:

Prince de Dité a dit…

Oui, un album-testament, profond et bouleversant. Grandiloquent, comme pour prouver que la mort prochaine ne rompt pas avec le spectacle continu d'une vie hors du commun...

Bel article