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vendredi, janvier 12, 2007

BRIE-ser le silence

Si j'ai choisi de réapparaître à la vie informatique en ce 12 janvier de la nouvelle année 2007, ce n'est pas pour souhaiter à mes chers lecteurs une année purulente et aussi sombre que les précédentes, mais bien pour évoquer ma souffrance, et le combat intense que je mène depuis désormais 6 ans - 6 ans déjà...! -, en espérant que l'aveu de ma misérable expérience pourra éclairer d'un espoir nouveau ceux qui, comme moi, se sont retrouvés un jour piégés.
Je commence donc (mon dieu! c'est si dur de se lancer): bien, je m'appelle Kevin et je suis dépendant au fromage Babybel. Voilà, c'est dit!
Comme l'a si bien expliqué le docteur Johannes Bounderfrägen, de l'Institut Melinois de Toxicomanie Lactosienne (l'IMTL), le fromage peut rendre dépendant, à un point tel que cette dépendance annihile toute autre pensée et que le seul projet réalisable n'est plus que de se procurer au plus vite un de ces délicieux petits ronds rouge.
POur moi, tout a commencé d'une manière banale, mais c'est ce que vous diront tous ceux qui se sont un jour trouvés à ma place. C'était à un dîner de famille, il y a de cela 6 longues années - mais pour moi, elles ne m'ont semblé qu'être une interminable valse de fromages à pâte molle: on venait de finir la glace quand, sous mes yeux d'un coup écarquillés, je vois apparaître un plateau recouvert de formes oblongues et blanchâtres, aussi appétissantes que des varices sur le corps mou d'une obèse américaine bronant sur la plage de Dunkerque en Février.
Mais voilà, en goûtant innocemment un de ces machins puants et dégoulinants, je venais de faire mon premier dans la déchéance. Bien vite, j'ai arrêté le camembert, pour m'attaquer à un autre genre de came bien plus dur : Vache qui rit et Babybel! pas un truc de fillette, koi!
Ma vie entière devenait rythmée par ces saloperies de fromages: dès le réveil, deux Kiris; avant d'aller à la fac, trois Babybels; et ainsi de suite jusqu'à la fin de la journée.je ne pouvais pas m'endormir si je n'avais pas sur ma table de nuit une boîte de Lanquetot périmé à respirer en cas de besoin. Regardons la vérité en face des trous de gruyère : j'étais devenu une loque!
Evidemment, je ne vous raconte pas les nuits fiévreuses, passées dans les coins les plus sombres de la ville, en quête d'un petit morceau d'emmental de rien du tout, juste pour ne pas péter une pile. Je me suis vu agresser une vieille à la sortie du Super U parce qu'elle avait achetée deux Coulommiers les Croisés. Et puis, le jour où j'ai mordu ma soeur qui avait pris la dernière part de Vache qui rit sur la table, mes parents m'ont envoyé en cure de désintoxication.
J'ai ainsi passé un été dans une lamasserie bouddhiste à Plouguerneau, respirant à nouveau l'air pur des Montagnes d'Arrée, réapprenant les joies simples de la vie : changer une roue, faire des claquettes, lancer des oiseaux, parler aux murs... Tous les soirs, j'évoquais mon expérience dans les réunions de l'association 'Sortir de la Tour de Ba(by)bel'. Aujourd'hui, je me sens mieux, même si quelquefois, l'odeur de mes chaussettes après une longue journée me fait penser à la saveur si crémeuse d'un Port Salut. Mais, je l'ai promis : tout ça, maintenant, c'est derrière moi. Pour clore cette question, je voudrais citer pour tous mes frères toxico cette phrase que nous apprenions aux réunions : "les vaches peuvent aussi vous faire pleurer".

4 commentaires:

Anonyme a dit…

enfin quelqu'un qui ose affirmer sa dépendance fromagère!!...moi même je suis accro au kiri(celui qui ravive les gastronomes en culotte courte)et aujourd'hui, grâce à vous mon cher Gauvain,je peux enfin dire sans honte:"J'AIME LE FROMAGE QUI PUE...".je me sens revivre merci d'assumer votre addiction!! votre coquine ou encore mutine mikeline

Anonyme a dit…

kiri, kiri,kiriiiiii!!!! regardez si j'rigole....

Prince de Dité a dit…

Eh ben moi aussi, j'étais dépendant au Kerry, mais finalement je l'ai laissé pour la bonne Bush! Et je suis devenu accro au Gouda, rien de mieux que le fromage suisse! Comme les montres, le chocolat et Jauni Alidé. Franchement, le nabot aux gros pieds qui se prend pour Adolphe Tiers fait tout un foin sur la dépendance aux produits illicites, il ferait bien de s'interesser à cette nouvelle forme d'addiction, et créer les CDA (Cheese Drug Addict), j'adhère de suite à l'UMF (Union pour la Majorité Fromagère)! Allez, ciao et vive la production bovine!

SP a dit…

Toi aussi ??? Je compatis. La seule technique, c'est de partir en voyage dans ces pays qui ignorent ce qu'est le fromage. Mais partir longtemps, les trois premières semaine sont supportables mais les rêves peuplés de cantal, ou de vacherin deviennent ensuite de plus en plus présents. Au bout de quelques mois, tu te contenterais de mozzarella, au bout de trois années, le mot "fromage" te fait pleurer au bout de dix ans tu commences à guérir.
:-)