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lundi, janvier 22, 2007

Apocalypto : la fin de Mel Gibson ?

J'ai le léger sentiment d'être constamment entouré de fans de Mel Gibson en furie : ma mère, ma copine et ma belle-mère - enfin, pardon ! la mère de ma copine. Purée, pendant deux secondes, j'ai eu une vision bizarre. Bref (javel net), la passion de Mel ne semble pas vraiment se tarir dans les foyers malgré ses dernières prestations bien peu reluisantes (eh! vous l'avez noté le jeu de mot ? la passion..de Mel. Pas mal, hein... ouais, bon, ça va)
Sur son jeu d'acteur, rien à dire évidemment, ce type étant l'un des meilleurs acteurs de son temps, en tout cas sûrement le plus déglingué. Aussi à l'aise dans l'action (l'Arme fatale) que dans le registre comique (Ce que veulent les femmes) ou héroïque (Mad Max ou Braveheart), le Gibson a prouvé tout au long d'une filmographie intéressante que son jeu de comédien ne se bornait pas à quelques mimiques bien placées qui s'usent avec le temps - désolé, Harrison ! ! - ou à des roulements de biscottos à tout va.
Niveau réalisation, il n'y avait jusqu'à peu pas grand'chose à dire, si ce n'est des louanges. Son premier film, "L'homme sans visage", bien qu'un peu mièvre, dénotait déjà une capacité certaine à raconter de belles histoires et à montrer de belles images. Quant à son deuxième opus, "Braveheart", même s'il malmène quelque peu la réalité historique - cf mon article à paraître dans le journal d'histoire de la fac (un peu de pub ne fait pas de mal)- il est visuellement et émotivement impeccable. D'ailleurs, même les pros ne s'y sont pas trompés et lui ont décerné 5 Oscars dont celui du meilleur film et du meilleur réalisateur.
La descente infernale de Gibson commence en fait lors du tournage de son troisième film, "La passion du Christ" qui doit raconter en détail la... ben, c'est le titre, quoi !!! Et là, la polémique enfle : "Oui...euh!! c'est scandaleux", disent les autorités religieuses juives, "ce film est totalement antisémite, il montre la responsabilité flagrante des Juifs dans la mort de Jésus. Salaud de Mel Gibson, tu pues du cul". Pour la dernière phrase, je suis pas sûr...
Bien entendu, un savant mélange de marketing et de lutte religieuse monte l'affaire en épingle, Mel galère à trouver un distributeur pour son movie, mais finalement le film sera diffusé avec le concours des églises américaines et au bout du compte, ça fait un succès commercial énorme aux USA. Le film en lui-même n'est pas exceptionnel, même si c'est encore très bien filmé et hyper-réaliste; mais bon, ça reste du curetage de bas niveau et une récitation mot pour mot des écrits religieux sur le sujet. Quant au soi-disant antisémitisme latent, je ne l'ai pas vu et je ne suis pas sorti du film la hache à la main pour buter du youpin à la volée en criant 'Fils du démon ! vous qui avez tués le Roi des Rois, mourez maintenant et hurlez, chiens que vous êtes!!" Hum hum! pardon, mon propos se disperse quelque peu.
Bon, là déjà, j'ai senti que ça commençait à gronder sévère dans les rangs de mes fans hystériques, ma mère étant carrément prête à écrire au susdit pour qu'il arrête ses bêtises de fanatique catho. Oui, pasque le Mel, il s'est aussi fait construire une chapelle rien que pour lui et il parle plus que de Dieu et de religion. Hé ho! Mellou, tu fais ce que tu veux mais que ça déborde pas sur ta carrière. Pour preuve, sa dernière prestation d'acteur dans Signes où il joue... un pasteur qui a perdu la foi.
Par contre son foie, il l'a pas perdu, notre acteur "encore préféré mais plus pour longtemps", parce que côté pitanche, ça y va!!! Pour un gars qui prétend avoir exorcisé ses vieux démons de l'alcool, il met pas à côté. Faudrait voir à changer de psy, quoi!
Mais bon, comme on dit, cela ne nous regarde pas. Il nous reste son passé flamboyant et sa belle gueule sur les affiches. Et puis, v'là-t'y pas que j'apprends que monsieur tourne un nouveau film sur le déclin de la civilisation aztèque au Mexique. On est tenté de se dire qu'avec un sujet pareil, pas de risque de polémique ou de débordement religieux dans le film. C'est donc avec une confiance toute affichée dans le talent de conteur de Gibson que je suis allé voir vendredi dernier son 'Apocalypto' - aïe! déjà une référence chrétienne! - accompagné d'une plantureuse blonde au parfum enivrant, dont je connaissais à peine le nom mais qui n'a pas arrêté de me tripoter la cuisse tout au long de la projection (les femmes, de nos jours...).
Au sortir, une très bonne reconstitution historique, un bon équilibre entre reconstitution d'une civilisation perdue, émotion, action et gore (niveau giclure de sang et paquets de viande collés au mur, ça y va! j'te raconte pas la note du boucher-charcutier!). Mais voilà, le film explose à cause d'une seule image de fin : l'arrivée des conquistadores précédés de la croix catholique. Et là, on repasse tout le film en revue à la lumière de cette fin et on cherche le message qu'a voulu faire passer Gibson. Et quand on le trouve, on est forcé de se dire que ça tourne plus rond dans sa tête. En effet, le film nous dépeint une société aztèque inhumaine et barbare, une sorte de Rome décadente en Amérique, seulement occupée à asservir les villages du coin, à martyriser le plus de monde avec le plus de cruauté possible, et à sacrifier des pelletées de braves gars pour nourrir leux dieux cruels. Rien sur la grandeur artistique, culturelle ou sociale de cette prestigieuse civilisation, pas plus barbare que nos ancêtres gaulois, également friands de sacrifices humains. Alors, du coup, avec un tableau comme ça, quand on voit la croix à la fin, on pense direct : "ouais, super, les héros arrivent et vont zigouiller tout ces enfants de putains et rétablir l'ordre et la justice dans ce monde de tarés". Oui, même un soi-disant défenseur de la cause indienne comme moi a pensé cela à la vue de cette croix, si frêle et pourtant si chargée de sens (et de sang).
Cela ne m'empêche pas de dire que le film est bon, les images somptueuses, les acteurs inconnus mais parfaits, l'action prenante, mais que le message du réalisateur peut prêter à confusion. Je ne dis pas que mon analyse est la meilleure ou la seule envisageable, mais elle laisse à réfléchir. En tout cas, je trouve intolérable les soi-disants critiques qui descendent le film, non pas parce qu'il est mauvais, mais à cause de la personnalité controversée de son auteur. Il semble bien que l'échec annoncé d'Apocalypto soit le début de la fin pour cet acteur génial qu'était Mel Gibson.

1 commentaire:

Prince de Dité a dit…

Ouais, vrai à peu de choses près. N'ayant pas encore vu La passion du Christ, et jamais vu l'homme sans visage, je ne dispose que d'un point de vue parcelaire sur Gibson réalisateur.

Mais faut bien avouer qu'Apocalypto
c'est plutôt "Rambo chez les mayas!" Sèrieux, le type il trace un marathon jour et nuit, avec deux flèches dans le corps, une meute de poursuivants sanguinaires aux fesses et même une panthère affamée! Et avec tout ça, il se défend, se soigne, mange (et encore)... là, c'est même plus de l'héroïsme, c'est du Stallonisme!

Bref, déçu. Déçu des scènes de violence que je pensais, au vu du battage médiatique, plus gore et plus impressionantes qu'elles ne le furent en réalité.

Je garde en mémoire la scène de cauchemar saisissante du début, juste avant l'arrivée des méchants! (qu'est-ce-que Mel a pu montrer à ce gars pour qu'il ait la trouille à ce point là?)

Voilà. Par contre pour la nouvelle, je t'envoie ça en tant que pièces jointe, je ne me voie pas retaper le truc, ça fait 12 pages!

Ciao et j'attends tes critiques.