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jeudi, mars 09, 2006

EPISODE I : L'odyssée de l'avis

Au commencement, il n'y avait rien, nada, peau de zob, prout. Et puis, quelqu'un a du oublier de couper le gaz ou j'sais pas quoi et y'a eu le Big Bang : une explosion si intense, si exponentielle qu'elle entraîna la création de l'Univers (j'ai moi-même tenté ce genre de truc en pétant sous les draps mais la seule chose que j'ai créé, c'est du bruit et de l'odeur ce qui est un début).
Sur une petite planète bleue, apparut la vie : microscopique d'abord avec des algues, puis gigantesque avec les dinosaures, maîtres incontestés du lieu jusqu'à - 65 millions d'années où ils disparurent brutalement sans laisser d'adresse : l'explication la plus scientifique que je retiens ici a été formulée par un chercheur d'Outre-Québain qui affirme, après étude sur spécimen, que les dinosaures n'auraient pas disparu mais se seraient transformés en castors parce que, je le cite "la fourrure, ça est quand même plus pratique que les écailles en hiver, une fois!!"
Donc, comme la place était libre, les mammifères se sont pointés, puis ce fut au tour de l'homme de coloniser la planète il y a de cela des milliers d'années. Après ça, plus rien de très intéressant, un bide total (à côté, le one-man show d'Arthur, c'est un must!!). Alors, en cette époque trouble, rongée par la guerre et les maladies, dans un monde déchiré par les luttes intestines et politiques, une naissance eut lieu qui changea le cours des choses, apportant une lueur d'espoir au bout du tunnel. Un enfant naquit aux pouvoirs incroyables, et cet enfant, c'était... MOI!!!!!!!!!!! (qui a dit Jésus???)
Je suis apparu sur Terre le 6 novembre 1985, à l'Hôtel-Dieu de Pont-l'Abbé et, croyez-moi, j'aurais voulu rester dans l'autre monde un peu plus longtemps car ici en bas, ça pue, c'est trop froid ou trop chaud, on risque de se faire zigouiller à chaque coin de rue et tout le monde est congelé du râble.
1985 fut une grande année : l'année où disparurent les regrettés (!) Yul Brinner, Orson Welles (mais si, le cousin du scénariste de 'la guerre des mondes' de Spielberg!!), Simone Signoret ou encore Michel Audiard ('si les cons étaient mis en orbite, t'aurais pas fini de tourner'!); l'année où l'Espagne et le Portugal entrèrent dans la CEE, où Christine Ockrent quitta Antenne 2 (ouais, désolé, j'ai rien trouvé de mieux), l'année où le dollar en France se côta à 10 francs, c'est aussi l'année où Gorbatchev prit le pouvoir en URSS; où, en septembre, Mexico fut ravagé par un séisme et où l'on retrouva l'épave du Titanic (pas à Mexico, hein, dans l'eau!!).
2 mois plus tard, ma mère entrait en salle d'accouchement avec deux semaines de retard, ce qui me donne à penser que ma feignasserie ne date pas d'hier. Pendant ce temps, mon père et mon oncle regardaient le match de coupe d'Europe Nantes-Moscou (Nantes a gagné!!) en compagnie de ma grand-mère qui n'a jamais dû se passionner autant pour du foot que ce soir-là. Fin du match (quelle politesse de ma part), les urgences appellent pour annoncer ma naissance. Mon père déboule alors à l'hosto mais quand il rentre dans la chambre pour me voir, le choc: j'avais le crâne 'en escalier' (légère déformation crânienne courante chez le nourrisson, dixit le Dr.Catin de l'hôpital Boucicot). Depuis, je vous rassure, l'extérieur va mieux, mais pour l'intérieur, je pense pouvoir encore progresser.
Je ne l'ai pas encore dit, mais si je m'appelle Kevin, c'est parce que mon père était fan de Kevin Keagan (les footeux apprécieront). J'eus aussi pu (drôle de phrase, vraiment!) m'appeler Yohann en hommage à Yohann Cruyff. Si j'avais été une fille, on m'aurait nommé Jessica. JESSICA!!!? Je ne crois pas que Dieu s'occupe des petits terriens comme moi, mais là, j'lui tire mon chapeau parce que des miracles pareils, on en voit pas tous les jours (surtout depuis qu'il a pris une retraite prématurée après cette sombre affaire de pédophilie!)
Mais revenons un tantinet en arrière pour parler du vrai commencement, trop largement tu par les masses, ce moment où nous quittons les cieux pour rejoindre sur terre notre enveloppe corporelle. Il est temps pour moi, héraut des causes perdues d'avance, de lever le voile et de vous expliquer ce miracle insoupçonné de la nature : au départ, toutes les âmes vivent dans les nuages jusqu'à ce qu'on nous dise d'aller en-Bas. Du peu que j'm'en souvienne, c'est vraiment fun, là-haut : des ailes pour voler, pas besoin de becter, boire ou dormir, aucune différence entre nous puisqu'on est tous pareil, genre système nazi avancé, des peep-show gratuits et ouverts aux mineurs (sauf que comme tout le monde se ressemble, t'as l'impression de t'regarder dans un miroir en train de t'foutre à poil!!). Le panard, quoi : jusqu'au jour où vous êtes sur la Liste, celle où sont inscrits les futurs partants.
Le GOA (Gentil Organisateur Ailé) nous avait bien briefés : 'Surtout, quand ce sera votre tour, ne prenez pas ça comme une punition. D'toute façon, tout le monde doit y passer! Bon, au départ, on a sérieux les boules mais vous verrez, au final, tout se passera bien dans le meilleur des mondes!!' Ehben! si je l'revois, çui-là, j'lui dirai de changer son discours publicitaire parce que c'est de la belle arnaque!!
Bref, un beau jour (en même temps, en-Haut, fait tout l'temps beau!), v'là-ti-pas qu'on m'appelle pour me dire que j'suis en retard pour le Grand Départ. J'me dépêche et prends la queue avec quelques potes que je n'ai pas revu depuis (y'en a un, il était con : il arrivait à s'torcher avec ses ailes!), on discutait de tout et de rien, surtout de l'angel-party de la veille. Un peu plus loin, Saint-Pierre (le Barbu ronchon, qu'on disait) donnait les noms et les destinations :
'- Rachid El-Aouer : Rabat, Tunisie
- Connor Mac Intosh : Edimbourg, Ecosse
- Mouss N'Bala : Pretoria, afrique du Sud......'
Au bout du compte, quand tous mes potes se furent barrés, Saint-Pierre m'appela enfin : 'Eh! vous là, le gazier, ramenez vos miches ici!' Je traînai un peu, histoire de le faire mousser, mais comme faut pas trop rigoler avec un pote au Boss, j'me grouillai de me mettre dans le tube de terraportation. 'Kevin le Corre! k'y m'dit. 'Pont-l'Abbé, France. Z'allez voir, on vous a gâtés!!'
Venant de Saint-Pierre, c'est le genre de remarque qui fait un peu gamberger pendant le voyage. Mais je me retrouvai bientôt ébloui par une lumière intense, sans ailes, recouvert d'un liquide gluant, opaque et qui sentait pas la rose et entouré de géants en habits blancs : vu que je m'étais un peu renseigné avant de partir, j'savais que c'étaient des docteurs, donc je balizais pas trop. Ces gars-là s'affairaient autour de moi et me passaient de mains en mains : d'un coup, comme ça, y'en a un qui m'balance une grosse tarte sur le cul (première injustice, j'ai compris que j'étais bien en France), on me laisse brailler comme un veau, on me lave, on m'habille (moi, si pudique et à poil!) puis on me met dans les bras d'un gars qui devait être mon père.
Après cette arrivée mouvementée les gens ont défilé pendant plusieurs jours, et chose étrange, eux ne se ressemblaient pas comme là-Haut. Ils passaient leur temps à me regarder avec des sourires à la con genre 'j'me fous bien de ta gueule', me tâtaient bien partout, me parlaient ou plutôt baragouinaient des inepties incompréhensibles, à tel point que j'ai eu l'impression d'être le seul mec évolué dans le coin. Finalement, j'ai quitté l'hosto et c'est là que l'aventure de la vie a commencé pour ma pomme...