tag:blogger.com,1999:blog-215900712024-03-13T19:04:58.661+01:00Une étoile dans ma vieGauvainhttp://www.blogger.com/profile/11940585618769102797noreply@blogger.comBlogger105125tag:blogger.com,1999:blog-21590071.post-70626741248466323362017-10-26T17:00:00.002+02:002017-10-26T17:00:26.353+02:00Cahiers d'Oxford (le dernier, promis...)<div align="justify">
Me voilà assis en costard cravate, dans un canapé beige de la salle des profs du collège, à attendre patiemment que cette journée se termine. Jusque là, rien d'exaltant.</div>
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Cette journée est ce qu'elle est : une des dernières. Observation terminée, cours terminés (pour moi en tout cas), il ne reste plus qu'à voir ma tutrice pour faire un bilan du mois écoulé et d'assister à un dernier cours, et basta ! terminati ! finitado ! achievitarota !!</div>
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Alors, forcément, quand on a rien d'autre à faire qu'attendre, on s'emmerde. Et on écrit, de préférence des conneries, sur son blog. <br />
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<i>Quelques années (enfin, pour être honnête, disons plus de 10) plus tard </i>:<br />
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ce que je garde comme souvenir de cette dernière journée, c'est notre gouter partagé avec Morgane et notre tutrice, dans le village de Shakespeare.<br />
Nous avions pris la voiture de notre collègue anglaise une fois les cours terminés, ne sachant pas trop où elle comptait nous amener. Dans l'habitacle, le son étouffé de la radio anglaise résonne encore à mes oreilles, comme la mélodie mélancolique d'une belle aventure ; par la fenêtre, je vois défiler ce paysage de campagne anglaise si typique - des champs verdoyants ondulant sur de petites collines.<br />
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Les scones et la tasse de thé que nous avons partagés ce jour-là reste un des meilleurs moments de mon séjour anglais. A la fois cliché, une image d'Epinal réconfortante ; et en même temps bien réel, symbole de la douceur et de la gentillesse <i>so british</i> de ma tutrice.</div>
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Gauvainhttp://www.blogger.com/profile/11940585618769102797noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-21590071.post-77337478106252898902010-11-15T13:58:00.000+01:002010-11-15T13:58:38.507+01:00Texte ZR 2<div style="text-align: justify;">Au pied de sa tour, Mickaël se compare à un insecte de la forêt amazonienne. Il rampe sans but entre les troncs des immeubles gigantesques, flèches de béton, supports de la voûte grise striée par les branches des paraboles. Comme en périphérie de sa conscience, il ressent l'agitation bourdonnante du sol bitumé de la forêt. Il s'en est accommodé, depuis le temps : d'abord, on a peur, déboussolé. Les antennes frisouillent, devant tant de stimuli. Une nuée d'autres insectes investit votre espace de <b><i>sur</i></b>vie, certains indifférents à votre simple existence, d'autres aux aguets. </div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Et les prédateurs, toujours là, tapis dans l'ombre épaisse...</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Heureusement, sa longue mue s'est achevée en une carapace assez dure pour qu'il s'y sente protégé </div><div style="text-align: justify;">(indifférent ?).</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Passer....</div><div style="text-align: justify;">Passer à côté.</div><div style="text-align: justify;"> Passer son tour.</div><div style="text-align: justify;">Passer entre les gouttes.</div><div style="text-align: justify;">Passer sous une échelle.</div><div style="text-align: justify;">Passer sans voir. Sans être vu. Tel est le secret de la survie.</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Brisé, le cocon originel. Quitté, repères rassurants : les voix de sa famille, les odeurs de cuisine au retour de l'école, la chaleur de l'oreiller un samedi de grasse matinée.</div><div style="text-align: justify;">Il a voulu prendre son envol, quitter la protection du nid, mais la nuit l'a surpris en plein vol, trop tôt, la mue inachevée.</div><div style="text-align: justify;">La fourmilière géante : il avait pensé y trouver un refuge, du moins la sûreté du nombre. Mais le nombre écrase, la foule étouffe, le pluriel anonymise. Perdu sous la mangrove des toits de pierre et des fils électriques, Mickaël continue son voyage sans joie. La route est longue pour un insecte...</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div>Gauvainhttp://www.blogger.com/profile/11940585618769102797noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-21590071.post-36080685525324810192010-11-08T13:50:00.000+01:002010-11-08T13:50:32.097+01:00Texte ZR 1La folie est créatrice.<br />
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<div style="text-align: justify;">De la folie naît l'idée de dépassement, car la société pour tenir doit construire ses propres limites. Briser ces limites, ces dogmes c'est amener l'individu vers une autre vision que celle qu'on lui sert sur un plateau médiatique. Etre fou, c'est comprendre ces barrières sociétales et avoir le courage de les renverser.</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Les murs font peur : ils divisent, ils soutiennent notre propre crainte de l'au-delà. D'ailleurs, la mort n'est que passer le mur - foncer droit dans le mur ? -.</div><div style="text-align: justify;">On mure notre vie, on mure nos passions. On mûrit avant de mourir, et la dernière question qui fait jour dans notre cerveau emmuré : "Ai-je été voir de l'autre côté ?"</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Celui qui vit vraiment gravit le mur, s'assoit à son sommet et contemple ce nouveau monde qui s'illumine à ses pieds. Alors, ceux qui le voient ainsi, assis sur ce mur, le visage éclairé et le regard perdu, crient aux autres : "Voyez le fou !"</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Au Moyen-Âge, les murailles servaient à délimiter l'espace de la ville ; au-delà, les campagnes. En son sein, le savoir en construction d'un monde neuf ; à ses frontières, l'obscurité intemporelle d'un corps figé. L'opinion se fige, les tensions montent et élèvent le mur. Pour ceux de la ville, les paysans sont des crétins congénitaux arc-boutés sur des traditions se perdant dans la "nuit" des temps ; et quand on parle des gens de la ville au marché, on en fait de gros bourgeois pétant dans la soie, fermant leur porte par peur de la "'nuit".</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Le mur est une nuit, séparant la lumière de deux jours. Nous fermons nos portes pour ne pas l'inviter en nous ; et nous oublions de rouvrir les volets quand renaît le soleil. La création est un volet rouvert.</div><div style="text-align: justify;">La folie est un rai de soleil.</div>Gauvainhttp://www.blogger.com/profile/11940585618769102797noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-21590071.post-61133134938037015832010-09-03T22:27:00.003+02:002010-09-03T22:35:34.505+02:00Victoire<div style="text-align: justify;">Victoire, parce que je viens de déjouer les méandres tortueux et la bêtise binaire des ordinateurs. Eh le con, il voulait me refuser l'entrée sur MON blog sous prétecte que gna gna gna, "j'ai pas le bon compte mail, il faut avoir un mail Google". Non, mais et quoi encore ? J'écrivais déjà sur ce blog avant que ta mère sache pisser debout, pauvre circuit imprimé branlant.<br /></div><div style="text-align: justify;">Oui, voilà ! n'allez pas croire que je criais victoire devant le spectacle - pathétique ? - endormant de France-Biélorussie ; on est encore loin du but.<br /></div><div style="text-align: justify;">Oui, je regarde encore les matches de l'équipe de France. Ai-je tort ? Est-ce une façon de combler le vide d'un vendredi soir à Lons le Saunier ? Non, parce que je suis très bien où je suis, et paf, et surtout je sais mettre les choses à leur place. J'aime le foot, ce n'est QUE du foot, et je ne vais pas boycotter des matches internationaux, sous la fallacieuse raison que des sportifs (remettons les choses à leur place) ne sont pas allés s'entraîner une fois dans leur vie. Pour un pays aussi fier de sa Révolution, de mai 68 et du droit de grève, je nous trouve bien prompts à juger des gars qui n'ont fait qu'utiliser leur droit de s'exprimer. ça se sent qu'on est à droite, ces temps-ci ...<br /></div>Gauvainhttp://www.blogger.com/profile/11940585618769102797noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-21590071.post-40827927819590469702010-02-10T12:07:00.001+01:002010-02-10T12:16:50.695+01:00Cahiers d'Oxford (suite et fin... ouf)<div align="justify">Voilà, dernière semaine, derniers jours, et dernière heure de cours en anglais qui vient de passer. L'heure de tirer un bilan est donc arrivé : en fait, je trouve cette expression assez amusante et inconvenue.</div><div align="justify">C'est vrai : ça veut dire quoi, "tirer" un bilan ? Autant "tirer" à la chasse, je peux comprendre. Tirer les cartes aussi. tirer par les cheveux, c'est globalement ce que je fais tous les jours avec mes blagues. Mais tirer un bilan ? </div><div align="justify">C'est comme cette expression débile : "dresser" la table. Quoi, on va lui apprendre à faire le beau et sauter dans un cerceau en feu ? </div><div align="justify">Ou encore "porter" plainte ? Ouais, les gars, je veux bien, mais si Plainte est trop lourd, faudra que je le pose un moment ou à un autre. Ben tiens, je le poserai au même endroit que RTT.</div><div align="justify">Y'a aussi "dévoiler" ses plans, parce qu'en fait, le plan est de religion musulmane donc il porte un voile pour cacher sa sale face (c'est jamais très joli, un plan).</div><div align="justify">Enfin, j'en aurais plein d'autres. Si d'ailleurs vous voulez vous amuser à chercher, n'hésitez pas à me poster vos trouvailles en commentaires. Car c'est ça aussi, ce blog : la liberté de parole...</div>Gauvainhttp://www.blogger.com/profile/11940585618769102797noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-21590071.post-34612183478651058942010-02-05T14:14:00.001+01:002010-02-05T14:14:57.064+01:00Cahiers d'Oxford (...)<div align="justify"><u>20e jour, Vendredi 5 février :<br /></u><br />On y est, finally ! le dernier vendredi de cours, puisque le prochain vendredi sera entièrement consacré à l’entraînement de l’équipe pédagogique. Les derniers jours commencent à s’envoler. J’ai par exemple une heure de cours à faire avec une classe, en sachant que je ne les reverrai pas en cours. Excitant et sans pression, tout ce que j’aime.<br /><br />Lundi sera le début de la dernière semaine. Dernier lundi, dernier mardi… comme un calendrier qu’on effeuille mois par mois. Et puis hop ! fin de l’aventure U.K. I did it, et rien que pour ça, j’ai de quoi être fier. Il y a encore quelques années, j’aurais trouvé les meilleures excuses pour ne pas faire ce stage : problèmes d’argent, manque de motivation, tracasseries de papier et bla et bla.. Tout est bon dans ces cas-là pour former un obstacle infranchissable et rester dans son petit quotidien pépère. Mais passer à côté de ce genre d’expériences, c’est vraiment nul. Parce qu’on a rarement de nouvelles opportunités comme celles-ci.<br /><br />Alors, bien sûr, un stage de ce poids va avec son lot d’inconvénients, de petits détails énervants, mais dans l’ensemble, on en sort pas mal changé et satisfait. Aujourd’hui, je parle et comprends l’anglais bien plus facilement que quand je suis arrivé. Je ne pense pas avoir beaucoup progressé, un mois ce n’est pas assez, mais le changement est notable. Dans la vie de tous les jours, des trucs aussi simples que faire de l’essence ou aller au restaurant ne sont plus des épreuves. « kesk’il a dit ? « , « Il me veut quoi, le pompiste ? ». Et puis, surtout, fini de bien articuler tout ce qu’on dit. Maintenant, je MARMONNE en anglais.<br /><br />Le matin, c’est génial : au lieu de dire « Good morning, how are you ? », c’est « Hi, morning ! you ok ?” Trop la classe !!!! Et va z-y que je te mette des “yeah” dans mes réponses ou des “sure”. C’est ça le voyage linguistique : raccourcir et marmonner. Sortir des bouquins et des règles pour vivre la langue. La pratique, c’est fantastique !</div>Gauvainhttp://www.blogger.com/profile/11940585618769102797noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-21590071.post-30122907952152990672010-02-04T10:23:00.001+01:002010-02-04T10:25:37.294+01:00Cahiers d'Oxford (commence à être lassant...)<div align="justify">18e jour, mercredi 3 février :<br /><br /> La journée s’est bien mieux passée que ce que je craignais. Les gamins ingérables se sont révélés relativement gérables et on a réussi à faire ce qu’on voulait pendant l’heure. Une satisfaction perso d’avoir passé le test. En anglais, mar plij !<br /><br /> Je réalise à présent que la moitié du séjour est déjà derrière moi, à y regarder de plus près carrément les 2/3. Ce n’est pas encore le temps des bilans mais un mot : je suis heureux d’avoir franchi le pas et d’y être, et conscient de cette chance qui nous a été offerte. Quand viendra l’heure du départ, je pense que je serai partagé : entre le plaisir de revenir au pays et de revoir tous ceux qui comptent ; et la tristesse de laisser tout ça derrière, cette petite vie parallèle qu’on construit. Un autre pays, une autre langue, un moment à part dont le souvenir restera longtemps vivace, je pense.<br /><br /> Je me fais vieux, à écrire ce genre d’âneries : on dirait du Danielle Steel ou le best of d’Arlequin. Je me trouve meilleur à parler de cul, pas de doute possible. Mais la touche poésie-mélancolie-réflexion, c’est un plus indéniable, surtout auprès de la gent féminine. Sortez-leur la phrase « j’ai mes failles, mes blessures », et là paf ! elles craquent. Un homme sensible ! quelqu’un qui pourrait me protéger mais qui me comprendrait aussi, une âme-sœur, bla bla bla…<br /><br />Ah les connes ! moi, j’ai les cheveux crasseux, j’écoute du métal néo-nazi, je me gratte les couilles à table, je lave pas quand je fous de la bière par terre, je mets des « putain » dans toute mes phrases, je suis infidèle, je rote et je pète quand m’en prend l’envie ; mais perso, je trouve que j’ai trop la classe.<br /><br />Les gonzesses, ça me connaît, et elles me connaissent bien aussi ! Il suffit d’un petit clin d’œil et d’une phrase bien placée, genre : « t’as les cheveux d’une reine » ou « même dans le noir, t’es belle ! » et hop ! l’affaire est dans le sac, le polichinel est dans le tiroir. Les zouzes ? Plus de secret, je vous dis !! Un conseil : jamais consommer le premier soir. Là tu passes pour le mec qui pense qu’au sexe. Non, attends le 2e rencard, elle pensera même que c’est elle qu’a pris l’initiative. Et le 3e soir, tu décommandes et tu la rends cocue… Ah ah, les bonnes poires !<br /><br />Elles me font bien marrer avec leur idéal du prince charmant. Hé, les filles ! faut pas croire : le prince charmant, il est comme tout le monde. Il regarde la Ligue 1 sur Canal suivi du porno du samedi soir, il passe ses week-end à se beurrer la frange avec ses potes au bar et, le matin au réveil, il refoule du goulot. Alors, un conseil : arrêtez de chercher l’homme de vos rêves, quand vous avez des types comme nous à côté. Alors, mesdames, on dit pas merci ?<br /><br />N.B. L’auteur de ce blog ne cautionne en aucun cas les écrits publiés par cette personne. </div>Gauvainhttp://www.blogger.com/profile/11940585618769102797noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-21590071.post-61741753191815700202010-02-03T12:04:00.002+01:002010-02-03T12:06:30.653+01:00Cahiers d'Oxford (et bla et bla)<div align="justify">17e jour, mardi 2 février :<br /><br /> Chaque jour, je m’affaiblis un peu plus. Je ne sais pas si j’aurai encore longtemps assez de force pour écrire. Je déglutis à peine, tant la douleur est intense. Elle m’englobe, me vide, me bouffe morceau par morceau. Et l’odeur dans ma chambre devient insupportable, même pour moi. Les jours ne sont plus que des voies sans issue dans lesquelles je m’engage à fond pour mieux m’y briser.<br /><br /> Je ne sais vraiment pas pourquoi je vous raconte tout ça. Je ne suis ni malade, ni désespéré, je suis même pas dans ma chambre, puisque je tape ce journal de la salle des profs du collège. Tentative avortée, donc, de créer un minimum de suspense et de tension dans ce carnet de bord ; je fais ça pour vous, lecteurs, mais ne me remerciez pas. Vues les réactions enthousiastes à la lecture de ce passage (j’en ai carrément vu un bailler au fond), je ne réitererai plus ce type d’expérience. Tant pis : pour vous, pour moi et pour le monde de l’art et de la grande littérature.<br /> <br /> Aujourd’hui, niveau stage, c’est plutôt morne plaine : une seule heure d’observation, le reste de la matinée à glander sur le Net. Cela valait-il vraiment le coup de me lever dès poltron-minet ? Je ne sais pas. Je reprendrais ainsi à ma manière un standard de Dalida : « Laissez-moi pioncer » !! + un petit « bordel de merde », procédure d’insistance stylistique pas piquée des vers.<br /><br /> C’est remarquable : pas dans le sens « wouhahou, c’est super » mais « on peut le remarquer ». C’est remarquable donc (ne m’obligez pas à me répéter, c’est lassant !) : je n’ai absolument rien à raconter. Heureusement que Stephen King ne s’est pas dit la même chose quand il a commencé les Tommyknockers, il n’aurait jamais terminé. Et paf ! la claque. Je te l’ai cassé, le bonhomme, quelque chose de mignon. Il la ramènera moins, le maître de l’horreur.<br /><br />La vie, c’est comme une part de pizza : j’en reprendrais bien une deuxième. Alors, on met tout de suite les choses au point : ok, c’est pas du Baudelaire ; à vrai dire, ça n’atteint même pas le niveau d’une chanson d’Alliage, mais que diantre ! en voilà une phrase qui a de la gueule. En deux secondes, on aborde danger de la mal-bouffe et de la surconsommation, mondialisation des goûts culinaires, rôle de l’immigration italienne dans la société française, peur de la mort et réincarnation. Et si je ne crois pas y déceler aussi une charge contre l’avortement, je ne m’appelle plus Baloo, l’homme qui tombe partout.<br /><br /> « Buvez, ceci est mon sang !<br /> Mangez, ceci est mon corps !<br /> Sucez, ceci est une glace à l’eau !<br /> Touche pas, ça c’est mon cul ! »<br /><br /> Dylan Walsh, Beverly Hills ou les douze passions de Jésus, 2010 </div>Gauvainhttp://www.blogger.com/profile/11940585618769102797noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-21590071.post-37950617405089174922010-02-02T12:30:00.001+01:002010-02-02T12:31:38.387+01:00Cahiers d'Oxford (ter)<div align="justify"><u>13e jour, vendredi 29 janvier :<br /></u><br /> A quelques heures du week-end, une première réflexion s’impose : que cette semaine est vite passée ! Et tant mieux, parfois. Faute surtout à une bande de blaireaux, pardon des élèves visiblement en échec scolaire et social, une classe de 5e passablement fatigante et qu’on doit se coltiner pour des cours en anglais. J’aurais sincèrement préféré me lancer dans ce grand bain face à un auditoire un peu plus… compréhensif et attentif.<br /><br /> On avale, on ne dit rien et on sourit en disant que ça ne durera que (procédure d’insistance par l’utilisation du gras) trois heures. Qu’est-ce que c’est, trois heures dans une vie qui en compte des millions ? Eh bien réponse : trois heures grave pourries. Je les imagine déjà, avec leurs sourires benêts et fouteurs de gueule sur leurs visages bovins à crier « Hey Kev, Kev » parce que la prof a eu le malheur de nous présenter par nos prénoms et que ces glandus n’ont rien de mieux à faire que de se payer nos tronches.<br /><br /> Certains me diront : « à quoi tu t’attendais en devenant prof ? A ce que les élèves te jettent des fleurs sur ton passage et baisent religieusement tes chaussures ? Que des lumières angéliques sortent de leurs yeux chaque fois que tu prononces un mot ? » Pour être franc, oui !<br />Est-ce mettre la barre trop haut ?<br /><br /> Bref, demain week-end : avant, je dois tout de même assurer une heure de cours avec une classe de 6e, de la géo en français. Une expérience intéressante, je pense ! Comme tout ne se déroule pas dans le meilleur des mondes, l’un des élèves au comportement un tant soit peu « agité » devrait avoir une assistante pour le surveiller mais n’en a pas. Je sue déjà…<br /><br /> Alors, que reste-t-il à faire ce week-end pour décompresser, oublier un peu l’école et les gamins ? Dormir, bien. Rien foutre, excellent. Visiter des jolis coins, super. Dormir, très bien. Je l’ai déjà dit ? Ah…</div>Gauvainhttp://www.blogger.com/profile/11940585618769102797noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-21590071.post-2445343495503600902010-01-31T16:55:00.000+01:002010-01-31T16:56:41.045+01:00Cahiers d'Oxford (bis)<div align="justify"><u>9e jour : lundi 25 janvier</u><br /><br />What’s up, guys ? Haven’t talked to you for a while ! Là, je me la pète grave, genre je suis devenu bilingue en une semaine.<br />On est loin de ce résultat, mais l’amélioration est néanmoins palpable : l’accent peut-être, le vocabulaire et la rapidité d’élocution sûrement, l’écoute sans aucun doute. A peine si je comprenais le baragouinage des radios en arrivant, aujourd’hui je peux comprendre ce qu’ils disent en n’écoutant que d’une oreille.<br />C’est dans ces moments, où l’on est totalement surrounded par la langue anglaise, que je me dis que cela va beaucoup me manquer quand je rentrerai en France.<br /> Mais basta, que s’est-il passé cette semaine ? Découverte d’un système scolaire totalement différent du nôtre. L’élève est au centre de tout, l’enfant devrai-je dire, et le but principal de l’école est son achievement personnel et son plaisir en cours. Rien qu’à voir dans le programme de l’école, on peut lire la phrase : « Make them laugh » (sic). On les traiterait d’irresponsables à l’IUFM. Cela ne fiterait pas du tout avec la compétence n°1.<br /> Les activités sont plus concrètes, l’élève est mis à contribution, valorisé, jamais rabaissé, poussé à réfléchir par lui-même (notamment en histoire) et à produire du savoir, sans simplement l’avaler tout cru.<br /> Évidemment, le système a ses faiblesses, surtout au niveau de la discipline. Jeudi, jamais vu une classe aussi bordélique, avec des gamins qui se sautent dessus, qui s’assoient sur les tables et n’écoutent que dalle aux consignes de la prof. Bonne nouvelle, c’est à cette classe qu’on devra faire cours, et de géo en plus.<br /> Ce week-end, Fanny est venue me rejoindre. J’en ai profité au maximum, sachant que je n’allais pas la revoir a vant trois semaines au moins. On a visité Oxford ensemble, et cette ville qui m’avait semblé si fade a tout de suite pris une couleur différente, et y a gagné une âme. Il suffit parfois de la bonne compagnie pour voir les choses sous un angle différent.<br /> </div>Gauvainhttp://www.blogger.com/profile/11940585618769102797noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-21590071.post-22427400311083066772010-01-29T12:39:00.001+01:002010-01-29T12:42:39.585+01:00Cahiers d'Oxford (suite)<div align="justify"><u>2e jour, lundi 18 janvier :</u><br /><br />Énervé toute, je suis. Réminiscence syntaxique d’une Bretagne qui m’a beaucoup manquée ce matin. Je suis colère, dirait Poelvoorde. Il faut dire qu’il y a de quoi : réunion de mise au point à 9h avec notre coordinatrice UK, Miss Davies. Une femme charmante et helpful, soit dit en passant. Mais les nouvelles me laissent plutôt un goût amer dans la bouche : pas de CRB pour bibi (il arrivera en retard dans la matinée) ; j’apprends que ceux de Loire-Atlantique (4 autres gusses de l’académie de Nantes qui partagent notre lot d’exilés volontaires) ne paient pas de loyer du campus en vertu d’un accord d’échanges estudiantins entre Loire et Oxford ; on apprend que l’école commence à 8h30 et que les petits-déj du campus, compris dans le tarif, commencent à la même heure. Bref, tout pour me plaire…<br /><br />Généralement, les débuts de séjour sont toujours un peu merdiques : le temps de s’habituer aux décalages culturels, à notre nouveau domicile, à la langue, et aux tracasseries administratives en tout genre. C’est tout moi, aussi : rester fixé sur des petits détails agaçants, au lieu de prendre du recul pour profiter au maximum de la situation : je suis en Angleterre, merde ! J’en ai rêvé depuis des années, je vais pas laisser des conneries me gâcher mon plaisir. Surtout des trucs d’argent : je suis pas radin, mais je ne veux pas non plus lancer mon fric par toutes les porte-fenêtres, si vous me comprenez.<br /><br />RDV avec notre mentor au collège Chenderit, à Banbury, 14h15. Comptez une bonne demi-heure de route pour y aller. Le budget essence, encore une autre légère tracasserie ! Mais la vue de l’école et la discussion avec Miss Woodfield me rassure et me met dans de bien meilleures conditions pour le reste de la journée. Charmante, accueillante, motivée et motivante : le programme d’observation pour la semaine s’annonce chargé mais ce que nous allons voir vaut sûrement la peine et peut, je l’espère, influencer à terme nos façons de faire nos cours au pays.<br /><br />A partir de cet instant, tout semble déjà mieux rouler : tout comme moi sur la highway à trois voies. Conduire à gauche et doubler, peuh : fastoche. Je vais leur apprendre à conduire, aux rosbeefs. D’ailleurs, en parlant de conduite, je suis passé devant le site du Grand Prix F1 de Silverstone, de quoi faire saliver 2-3 copains-copains au pays. Retour au campus à 16h : un tour à la Library, histoire de zyeuter les bouquins, de lire un peu les journaux. Et il est déjà temps de manger : car ici, le repas du soir – lunch – n’est servi que jusqu’à 18h. Mon estomac va devoir s’habituer, mais le repas fut copieux et passablement bon, voire carrément bon. Au menu : salade de ma composition en entrée ; poulet/chorizo avec riz ; tarte meringue-citron et banane en dessert + cappucino. Le 1er vrai repas que je prends de l’autre côté de la Manche, ça vous requinque un homme.<br /><br />Demain, les choses sérieuses commencent. Lever à 6h30 pour prendre la route, RDV à 8h au collège et 1re journée d’observation. Il va falloir se coucher tôt pour être en forme : une chose en plus à rajouter dans le « décalage culturel ». </div><div align="justify"> </div><div align="justify">P.S. : au retour de Banbury, le ciel était vraiment superbe et la lumière créait une atmosphère dorée et mystérieuse au-dessus des champs et des marais. Pas de doute : je suis bien au pays de Tolkien.</div>Gauvainhttp://www.blogger.com/profile/11940585618769102797noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-21590071.post-45133440591091157912010-01-28T11:44:00.000+01:002010-01-28T11:47:03.098+01:00Mes cahiers d’Oxford : journal de bord<div align="justify"><u>1er jour, dimanche 17 janvier :<br /></u><br />Le soleil se lève tranquillement sur la Manche. Moi, je suis coincé dans mon siège minable, encore engourdi d’une nuit passée à même la moquette d’un « salon » de Britanny Ferries. Par salon, comprenez plusieurs rangées de fauteils semi-inclinables, séparés du reste du bateau par une simple cloison, où nous sommes censés passer la nuit. Et dormir, je pense… D’un autre côté, je me demande sur qui ils ont bien pu tester les positions de ces sièges pour qu’ils osent les juger assez confortables.<br /><br />Le soleil se lève, donc. C’est beau, intemporel, irréel presque ; et j’ai hyper mal au cou. Cette connerie de moquette, aussi… ! J’ai pourtant pensé à amener mon oreiller avec moi pendant le voyage, mais de là à me le trimballer tout le long de la traversée dans mes bras, faut pas me prendre pour une courge.<br /><br />C’est la 1re fois de ma vie que je vais aussi loin en mer. Et c’est aussi la 1re fois de ma vie que je débarque en Angleterre. Je ne peux cacher qu’une certaine émotion m’enserre la poitrine, à l’instant où je zyeute par le hublot les falaises encore brumeusement lointaines de la perfide Albion. Depuis le temps que je rêvais d’y aller, voilà. Il m’aura simplement suffi d’un oral-test de 20 minutes en anglais, de cocasseries administratives en tout genre et d’une bonne dose de ténacité pour y arriver. A la portée du premier gus venu, pour résumer l’idée.<br /><br />Débarquement, sortie de la Titine et premier choc : conduire à gauche. Plus simple que ça n’y paraît. Pas d’accident à déplorer pour le moment, en tout cas (au bout d’un jour, peut-on parler d’une constante ?). Je suis accompagné pendant ce mois en Angleterre par 4 collègues : une historienne-géographe de ma connaissance, 2 matheux et un prof de physique-chimie. Une bonne troupe, ma foi. Ils sont très sympathiques et heureux de faire partie de l’aventure. On aura largement le temps de mieux se connaître pendant ces 4 semaines.<br /><br />Arrivée à Oxford, Harcourt Hill Campus. Le campus anglais dans toute sa splendeur. Comme vue des chambres, plusieurs terrains de foot et de rugby entourés de forêts et de champs. Des écureuils qui sautillent dans les jardins, pas plus étonnés de voir débarquer une armada de 5 jeunes Français un beau dimanche midi. Et quand je dis beau, ce n’est pas qu’une figure de style, usée jusqu’à la corde depuis la première fois qu’on l’a utilisée. Non, sans rire, les gars, il fait BEAU ! Un soleil éblouissant à défaut de réchauffer, mais un soleil, un vrai. Brest-Saint Malo : 2 heures et demi de flotte. Portsmouth, UK : sunshine above our heads. Un complot ? Une mauvaise presse ? Du foutage de gueule ? Profitons-en, jusqu’à peu, le sud anglais croulait sous des centimètres de neige, dont quelques traces informes ou vaguement bonhommesques s’accrochent encore le long des routes.<br /><br />Remise des clés par un gentil réceptionniste qui, si on avait eu la polio, n’aurait je pense pas parlé plus lentement. Je lui ai dit qu’on était Français, le raccourci avec « bande de cons » a dû se faire assez rapidement dans sa tête. Oh ! la bonne surprise : loin d’être le cousin anglais de nos minables et honteuses cités U, qui n’ont pas à jalouser l’état de certaines prisons françaises, ces chambres s’avèrent bien mignonnes. La mienne est au rez-de-chaussée, à gauche en entrant. Vue sur le jardin devant la House 3. Un étage, une cuisine équipée, 2 chiottes, un bain-douche, que demande le peuple ? Cette maison me fait plus penser au premier abord à une colloc qu’à un couloir de chambres universitaires. Bien plus vivable que ce que j’avais craint.<br /><br />Visite d’Oxford, dans l’après-midi : j’ai faim, je suis crevé, je suis donc… (indice chez vous, téléspectateurs), je suis, je suis… Râleur !!<br />Ah ouais, ah bravo ah ouais ah ouais. Que voulez-vous ? J’ai mûri sur de nombreux points, je pense être devenu une personne largement plus fréquentable qu’avant, mais j’ai mes talons d’Achille : en l’occurrence, le sommeil et la bouffe.<br />Hormis ces quelques désagréments, une ville bien sympathique de prime abord, hormis les places de parking plutôt rares. Des bâtiments historiques ou/et scellés du sceau du temps, le regard ne sait pas vraiment où se poser, tellement enivré par ces nouvelles richesses visuelles. Et pourtant, dans un sens, une impression de déjà-vu, ces mêmes magasins en enfilade, cette foule homogène dont aucune âme ne sort. Une ville d’Europe du Nord, en somme ! A fouiller, néanmoins. Oxford peut révéler son lot de surprises et de jolis petits coins, et nous avons un mois pour les découvrir.<br /><br /> Ce soir, bouffe à l’arrache mais petite soirée sympa et décontract. Et surtout, Very Bad Trip expérience. See you tomorrow…</div>Gauvainhttp://www.blogger.com/profile/11940585618769102797noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-21590071.post-70689767198022483502010-01-03T12:18:00.002+01:002010-01-03T12:24:15.926+01:00Petite pensée II<div align="justify">Alors que je me promenais nonchalamment sur une plage bénodetiste en compagnie d'une personne pulpeuse à la couleur de cheveux indéterminée (mais en cours d'analyse au laboratoire Plutron du Docteur Minus-Toulemont-Dessant), la susnommée me demande : "qu'y a-t-il derrière ce gros rocher ?". Et moi de lui répondre : "le gros rocher, mais vu de l'autre côté".<br />D'où cette pensée qui effleura mon esprit extatique en ce surlendemain de réveillon (bien arrosé et bien passé, pour une fois) : "il faut toujours aller voir de l'autre côté du gros rocher".<br />Explication pour les mous du slibard qui ne pigent que quand on leur a tout prémâché et vomi dans leur assiette : la tolérance et le respect de la différence ne peuvent s'épanouir que dans la pluralité des points de vue et le goût de savoir ce qu'on ne sait pas. Non à l'unilatéralité, à la pensée unique et aux phrases toutes faites comme : "autant aller là, je connais !"<br />2010 sera l'année de la découverte et du changement ou ne sera pas. Prochaine étape probable : RDV en Angleterre !</div>Gauvainhttp://www.blogger.com/profile/11940585618769102797noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-21590071.post-40745903817275446202009-12-11T15:45:00.002+01:002009-12-11T15:48:21.068+01:00Petite pensée" L'homme a besoin de savoirs pour savoir qu'il est homme"<br /><br /><div align="justify">Ou comment la culture, la pensée et l'abstraction sont nos plus belles armes pour nous dégager de nos instincts primaires. Je ne parle pas de nous couper de la nature, ce qui serait une abherration, mais bien de refouler en nous les aspects les plus grégaires et triviaux de nos personnalités. </div><div align="justify">Le savoir est la clé qui mène à la compréhension, et comprendre est le plus court chemin vers la liberté...</div>Gauvainhttp://www.blogger.com/profile/11940585618769102797noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-21590071.post-76335984562231422202009-10-31T13:53:00.003+01:002009-10-31T14:29:22.089+01:00Vis ma vie... de jeune professeur stagiaire<div align="justify">8H17 : accompagné de mon équipe de tournage, je rentre dans un petit bourg paisible du nord Finistère, à la pointe d'une Bretagne chargée d'histoire, de mystères et d'alcooliques libidineux. La route a été longue depuis nos studios parisiens, particulièrement le tronçon après Rennes, ce que mon collaborateur a judicieusement appelé "la fin de la civilisation". Les derniers kilomètres, nous avons même du rouler à 50 km/h derrière un tracteur ! Jamais un truc qu'on verrait sur le Périph. ça pue le chou et le plouc, cet endroit. Et Lesneven ? C'est du français ? ça veut dire quoi ? "Village de dégénérés"?</div><div align="justify">8h25 : après nous être perdus un temps dans le "centre-ville" (devrais-je dire la place de l'église et les quatres bicoques en ruine qui la jouxtent), nous pénétrons sur le parking de la maison d'accueil où nous devons prendre contact avec notre victim...euh, notre passionné du jour, un jeune professeur stagiaire en histoire-géo, Kevin. Mais... non, en fait de maison d'accueil, c'est un ancien couvent restauré. Non, faut arrêter, là : on est au 21e siècle, à l'heure de la mondialisation, de la télé numérique pour tous, du téléchargement illégal, et ce mec vit dans un ancien mouroir à nonnes. C'est quoi ce pays d'arriérés ? J'aurais dû accepter le reportage en Auvergne, même si les habitants sont dangereux, surtout en groupe...!</div><div align="justify">8H30 : l'heure du rendez-vous ! Toujours personne...</div><div align="justify">9h (non) 10h : enfin quelqu'un ! bon, ça doit être lui. Tiens, il est pas aussi moche que j'aurais pu penser pour un breton. En fait, il est plutôt mignon (NDA : ce texte est totalement objectif !!). Il s'approche et nous parle dans un français quasi-compréhensible, si ce n'est un grossier accent qui fait passer les nordistes pour des gens raffinés :</div><div align="justify">"Bonjour, euh, désolé pour le retôrd, j'ai du môl à me lever tôt. Vous voulez un kôfé ? </div><div align="justify">- Un...? Je, pardon...?<br />- Un kôfé ? Une tasse de kôfé ?</div><div align="justify">- Ah, du CAfé !! Enfin, mon ami, faut articuler un peu mieux que cela. Non, sans façon, j'ai du mal avec la nourriture étrangère.</div><div align="justify">- Si vous voulez, nous rétorque-t-il d'un air que j'aurais pris pour moqueur, s'il ne s'était agi d'un de ces grands enfants bretons.</div><div align="justify"> </div><div align="justify">10H15 : les présentations sont faites, grâce à notre traducteur François Pichou (qui, soit dit en passant, en tient une bonne couche, la faute à 1/4 de sang léonard du côté maternel. Le pauvre, avec les nouveaux quotas raciaux que le ministère va pondre, il peut tirer une croix sur sa place à TF1). Le jeune prof semble de bonne humeur et piaffe littéralement de joie en admirant notre matériel d'enregistrement. Ah, les miracles de la technologie sur un esprit simple. Nous l'accompagnons ensuite sur son lieu de travail.</div><div align="justify">10h30 : aujourd'hui vendredi, Kevin n'a cours que l'après-midi mais il s'est gentiment proposé pour nous faire la visite de l'établissement et aussi "paske j'ai des photocopies à fère et le papier ça coute alors faut pô se gêner !".</div><div align="justify">Une première chose m'étonne à notre arrivée sur le parking du collège : il n'y a même pas de barbelés sur les grilles !</div><div align="justify">10h40 : Kevin paraît étonné (du moins, c'est ainsi que je comprends la grimace simiesque qui déforme son visage). Il n'y a personne, pas un chat ni un élève dans la cour. Qu'est-ce ? Sur la porte d'entrée de la salle des profs (mon dieu, cette odeur, c'est insoutenable...). Un seul mot : "Grève !"</div><div align="justify">J'entends mon équipe se retenir de pleurer de joie derrière moi. Nous n'aurons donc pas à passer une minute de plus dans cet enfer. Sans laisser le temps à notre interviewé de nous proposer une autre de ces mixtures maison, nous nous excusons et filons pleine balle vers la voie express, direction Rennes et la France !!!!!! Le retour au pays s'annonce époustouflant. J'ai déjà hâte d'embrasser mes deux enfants, j'ai eu si peur de ne jamais les revoir.</div>Gauvainhttp://www.blogger.com/profile/11940585618769102797noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-21590071.post-29087314120783270102009-08-05T13:25:00.002+02:002009-08-05T13:30:45.675+02:00De l'importance d'être bientôt en (vraies) vacances<div align="justify">Je trouve quand même ça classe, cette redondance dans la forme de mes titres, jusqu'au moment où je vais en être saoulé...</div><div align="justify">Me suis levé à 6h30 ce matin, et oui. Or, dans mon dictionnaire perso, lever aux aurores ne va pas avec vacances réussies (sauf quand t'es en camping, par exemple, que t'es encore en forme malgré la cuite de la veille et que tu décides, comme un con tout seul, de te lever tôt pour mater l'aube, sans savoir que 10 heures plus tard, tu vas le regretter avec un méchant coup de barre et un mal de crâne à t'en péter les tempes à coup de marteau !).<br />Je sors du Leclerc vers midi : oh putain, il fait beau, le choc ! et chaud avec ça ! Bon, ben plage, me suis-je dit dans l'innocence inattendue d'un marmot vacancier. Une heure et demie plus tard, je mate par ma fenêtre et les nuages sont revenus. Allez pas me dire, quand même, on se tape un été pourri bien de chez nous...</div>Gauvainhttp://www.blogger.com/profile/11940585618769102797noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-21590071.post-49439928500543814612009-07-30T11:28:00.003+02:002009-07-30T11:36:18.666+02:00De l'étrange sensation d'être bloqué quatre jours chez soi<div align="justify">Le Fléau, messieurs-dames, le Fléau est parmi nous ! Ou comment une simple rhino-pharyngite (excusez l'orthographe probablement incorrecte) contractée dans un temps de contamination virale mondiale hautement médiatisée pour faire peur à pépé et mémé dans leur canapé, vous amène à 3 jours d'arrêt de travail et à éviter de sortir pour ne pas contaminer les autres tant que vous toussez.<br />Alors, 2 constatations : - cette phrase était vraiment très longue et doit donc ne pas être lue à haute voix par un asthmatique ou un bègue.</div><div align="justify"> - c'est un pur principe de précaution, le diagnostic n'assure pas à 100% que j'ai en effet la grippe "nom de code ne le dite pas pour ne pas affoler les voisins", mais mieux vaut éviter de propager les germes à tous vents. Surtout que je travaille en fruits et légumes, ça le fait moyen d'envoyer des postillons dans les brugnons et de se moucher toutes les cinq minutes, en continuant de triturer endives et autres courgettes, fixé par les yeux ronds et incrédules des clients soudainement inquiets et sentant que "ah tiens, oui ma gorge me pique" !</div><div align="justify">Enfin, c'est au moins quatre jours de repos complet aux frais du contribuable ; en fait, même pas, je ne suis pas payé en cas d'arrêt de travail ! Au programme donc : ordi, lecture, basse, DVD, le bon plan du parfait branleur... </div>Gauvainhttp://www.blogger.com/profile/11940585618769102797noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-21590071.post-78604529764755669942009-07-23T21:35:00.004+02:002009-07-25T14:43:03.496+02:00De l'importance d'être détendu<div align="justify">Ce n'est pas pour me la péter sec après coup, je ne suis pas de ce genre-là, ceux qui me connaissent vous le diront... Merci, c'est gentil, vous bousculez pas pour confirmer !</div><br /><div align="justify">Bref, il est vrai que je suis rétrospectivement étonné du calme et de la relative sérénité dans laquelle j'ai abordé ce concours. Calme d'autant plus étonnant que je n'ai cessé d'être stressé tout au long de l'année, pendant les préparations et les cours. La faute au contexte extérieur, à ma stupide manie de toujours comparer mon travail et mon rythme à ceux des autres. J'ai beau pensé aujourd'hui que l'on ne m'y reprendra plus, je ne suis pas sûr de m'y tenir si l'occasion devait se représenter. </div><div align="justify">Les deux jours des écrits, aucun problème : j'avais plus d'appréhension à arriver à l'heure que pour le sujet. Pour les oraux, re-belote : pourtant, 2-3 jours avant de partir, je sentais la pression monter doucement mais sûrement, avant de me rendre compte que le voyage en train et métro était ma source principale de stress. Arrivé à Châlons, pfuit, plus rien. </div><div align="justify">Extraordinairement détendu, comme je l'ai déjà dit, surtout quand je me comparais aux autres impétrants. Limite à ne pas pouvoir finir leur assiette ou à dégobiller tripes et boyaux à deux minutes du passage. Puisqu'on en est là, abordons ce petit point litigieux : oui, j'émets des bruits intestinaux intempestifs avant les épreuves, c'est une manière comme une autre de décompresser. Au début, c'est assez gênant ; si les bruits persistent, je vous conseille d'afficher un air détendu voire de rigoler doucement pour montrer aux autres que vous assumez totalement le côté sombre de votre personnalité gastrique.</div><div align="justify"> </div><div align="justify">Ceci étant dit, nous parlions de...? Ah oui, la décontraction, essentiel. La nuit précédant la première épreuve (ESD, ce que je redoutais le plus - à tort), lorsque mes camarades m'avaient avoué qu'ils comptaient réviser encore un peu, moi je matais tranquillou 2 épisodes des "Soprano" sur mon ordi et les clips de feu M.J. sur Virgin 17. Studieux est un mot qui ne signifie pas grand'chose à mes délicates oreilles (vous ai-je déjà parlé de la fierté que j'éprouve envers mes oreilles ?). Le jour tant attendu arrive, je m'habille décontracté : pantalon Kanabeach noir, T-shirt blanc, à la Phil Coolos ! Put..., excuse my french, mais que n'avais-je pas fait ? J'ai eu pendant quelques minutes l'impression de m'être trompé de porte. Que des mecs en costard et des filles bien habillées (mais bon elles, on a l'habitude), on aurait dit une réunion matinale de VRP en tournée ou les obsèques de Nana Mouskouri. A côté, j'avais l'air d'un skateur en vacances dans la Drôme. J'exagère ? A peine... </div><div align="justify">Visiblement, mon style décontracté n'a pas perturbé plus que ça le jury, puisque j'ai eu mes meilleures notes les 2 jours où je me suis habillé comme ça. Comme quoi, deux mois avant, nos profs nous ont bassiné sur l'importance de la tenue, qui devait être le plus classique possible, pour prouver notre sérieux et professionnalisme. Tu parles : à force de voir des pingouins endimanchés défiler comme à l'abattoir, ça a dû les faire sourire de voir un mec pas trop coincé avec un minimum de pêche. </div><div align="justify">J'ai du faire halluciner les accompagnateurs : le premier jour, j'arrêtais pas de blaguer avec lui avant de passer ; elle me demande d'un air convenu : "pas trop stressé ?"</div><div align="justify">- Oh non, c'est tranquille ! De toute façon, je l'ai c'est génial, si je l'ai pas, la vie s'arrête pas là et y'a d'autres opportunités possibles !</div><div align="justify">- Ah ben vous au moins, vous vous laissez pas démonter !</div><div align="justify">- Oh, tant qu'ils me libèrent assez tôt pour voir l'enterrement de Michael Jackson à la télé (je rigolais !)</div><div align="justify">- Ah ah! évitez de leur dire ça, quand même, ça fait beauf ! (gla)</div><div align="justify"> </div><div align="justify">Finalement, le seul jour où j'ai laissé la pression m'envahir, je suis passé à deux doigts de la cata. Etrangement (tout est-il lié ?), je m'étais habillé plus strict (chemise, jean noir, chaussure de ville, veste) pour l'histoire. J'avais tellement les boules de tomber sur la contemporaine que j'ai été soulagé par le sujet tiré : "Le commerce maritime en Grèce antique". Rien de bien méchant. Penses-tu !</div><div align="justify">Impossible de trouver un plan qui me convenait, impossible de trouver les bons bouquins, découragement, baissage de bras, ras-le-bol. Bref, deux heures de perdues, un plan à l'arrache et un développement décousu. Là, je faisais plus mon malin : dix minutes avant de passer, j'ai sérieusement envisagé de partir. Je sentais la taule arriver, je pensais avoir été juste à l'écrit et la dernière épreuve, c'était la géo où j'ai jamais été foutu de produire quelque chose de correct. Mais cette fois-ci, j'ai tenu bon et j'ai bien fait !! Pas à cause de l'histoire, remarquez, une vraie cata pour une fois. L'épreuve que je pensais le mieux gérer est celle où je m'effondre. </div><div align="justify"> </div><div align="justify">Dernier jour, géo : à nouveau décontract, sans pression, de toute façon à ce moment-là, c'était quitte ou double. Rien à perdre, tout à gagner, mais je me voyais plutôt au fond du trou qu'à la surface. Sujet tiré (pas une carte, siou plaît ! pas la France, please ! pas nourrir les hommes non plus !) : la Russie. YYYEAAAAAAAAHHHHH !</div><div align="justify">Hum, pardon ! même le gars en face a dû voir mon sourire de contentement ; même si rien n'était gagné, j'avais évité la débâcle.</div><div align="justify">Et là, je ne pourrais pas vous expliquer vraiment ce qui s'est passé : instant de grâce, main de Dieu, inspiration inattendue, le pied intégral quoi ! Torché le sujet en deux heures pile avec la jolie carte et le plan en transparent. Puis l'oral : no problem, je sens le jury (très détendu et sympa au demeurant) satisfait, je me fends de 2-3 croquis en plus, je m'appuie vraiment sur les docs, je pense espace, région, paysage et voilà, c'est fait, j'ai passé mon concours. Je suis sorti totalement euphorique, content d'avoir donné le meilleur. Si je ne l'avais pas eu, j'aurais quand même été content, sans regret d'avoir fait ce que je pouvais. Et tout ça sans m'effondrer en larmes ou m'évanouir sous le poids du stress. Alors, Kevin, l'année de concours, dur hien, intense, beaucoup de travail ? </div><div align="justify">- Euh, ouais, ouais si tu le dis... Merde, j'ai dû louper un truc, là !</div><div align="justify"> </div><div align="justify">Je plaisante : c'était horrible, ne le faites pas ! de toute façon, dans deux ans, y'a plus de place...</div>Gauvainhttp://www.blogger.com/profile/11940585618769102797noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-21590071.post-42317561264562390582009-07-18T11:14:00.003+02:002009-07-18T11:35:24.507+02:00Changement de statue<div align="justify">Alors, voilà, comme vous l'aurez compris, ces atermoiements d'étudiant dépressif, terminé. J'ai obtenu mon concours du CAPES ça va faire maintenant une semaine (déjà...). Même dans mes espoirs les plus poussés, j'y pensais à peine et sûrement pas à ce niveau. Trente-neuvième, j'ai encore un peu de mal à réaliser ; c'est gratifiant, ok, mais cela n'a rien à voir avec une quelconque valeur réelle ou une dose de travail particulière. La chance, l'état d'esprit du jury, la période de passage y sont pour beaucoup. Par contre, ce qui m'a laissé sans voix, ce sont mes notes en géo, écrit et oral. </div><div align="justify">Resituons le perso : ma meilleure moyenne de géo en licence doit tourner autour de (soyons large) 12. Je crois qu'en trois ans, je n'ai pas du piger un broque de ce qu'était ce fameux esprit géographique. Cette année, toujours pas mieux même si j'ai axé beaucoup de mon travail sur la géo : 9 et 9 aux deux écrits blancs, des oraux en demi-teinte, surtout le dernier où, vu la tête du correcteur, j'avais l'impression en sortant d'être une erreur de casting. L'oral juste avant, les commentaires étaient dithyrambiques (ouais, je l'ai placé !!) : "vous passez quand ? pas trop de souci à vous faire, vous êtes bien préparée ; non, c'était vraiment bien !" Après le mien, mine déconfite de J.-R. (rien qu'aux initiales, certains anciens de Quimper reconnaîtront le bonhomme, très gentil d'ailleurs) et ce laconique : "Attention, Kevin ! il va falloir modifier beaucoup de choses sinon vous allez avoir des problèmes !"</div><div align="justify">BAAAMM !! à une semaine de l'oral, ça calme. Mais passé la première déception, ça encourage aussi, à donner le meilleur, à leur prouver qu'on peut faire mieux.</div><div align="justify">Avoir fait mieux, c'est un euphémisme : 16 à l'écrit, 19 (!) à l'oral. Bon, évidemment, je suis tombé les deux fois sur la Russie, la question de géo que j'appréhendais le mieux, et c'est un concours donc les notes sont exagérées. Mais c'est toujours sympa pour la confiance.</div><div align="justify"> </div><div align="justify">Depuis une semaine, je ne suis plus étudiant : professeur stagiaire d'histoire-géographie. Mazette ! mais qu'est-ce que ça change concrètement dans ma vie ? Déjà, plus de révisions, plus de partiels, plus de notes. Maintenant, les notes, c'est moi qui vais les donner, ah ah ! Finie l'université, les fêtes étudiantes, les aprém à glander à la BU ou à jouer au Risk. Mais pas de mélancolie mal placée : c'était de belles années, mais celles qui viennent seront belles aussi, quoique différentes...</div><div align="justify">Concrètement, c'est aussi un salaire, une paye pas trop mauvaise tous les mois, donc un nouveau rapport à l'argent. Ces temps-ci, j'ai des envies de dépense : guitare électrique, I-Pod, Wii, platine, DVD, livres.... Je crois qu'un tri sélectif s'avérera nécessaire mais c'est bon d'y penser.<br />Concrètement, c'est aussi l'entrée dans le monde du travail, et dans le temps de crise que nous vivons, même si son ampleur doit être relativisée au regard de l'histoire proche, c'est plutôt un bien. </div><div align="justify">Je ne dis pas que tout est fixé et écrit : ce boulot va-t-il me plaire? Où serai-je envoyé l'année prochaine ? Quel appart' choisir pour m'installer ? L'avenir, moins flou, plus concret, reste encore une route serpentant sous les fûtaies sombres et basses des bois enchantés. </div><div align="justify">The road goes ever on and on, Down from the door where it began / Now far ahead the road has gone, And I must follow if I can...</div>Gauvainhttp://www.blogger.com/profile/11940585618769102797noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-21590071.post-92219422954073520952009-07-17T11:35:00.003+02:002009-07-17T13:14:48.584+02:00Instantané<div align="justify"><em>N.B. Ce texte a été rédigé en avril 2009, en pleine épreuve d'agrégation d'histoire, c'est vous dire à quel point j'étais concentré. Un genre sur le vif, quasi-journalistique, que je n'avais encore jamais pratiqué mais qui s'avère particulièrement intéressant et stimulant. Compte tenu de ce qui est arrivé depuis, il est amusant de faire partager cet essai avec ces doutes, ces peurs du moment où l'avenir était encore flou et menaçant.</em></div><br /><div align="justify"><em></em></div><br /><div align="justify">Silence palpable, entrecoupé de toussotements, grincements de chaises, bruissements de feuilles. Mais ces feuilles-là ne poussent pas sur les arbres, elles SONT l'arbre, <em>if you know what I mean</em>. Les crayons volent sur les brouillons bleus, en attendant de pouvoir remplir les grandes pages blanches. Les mines sont concentrées pour la plupart, tendues vers un effort intellectuel de haute volée. </div><br /><div align="justify">7 heures, pensez-vous, et sur 4 jours, ça se gère ! On se prend la tête entre les mains, on regarde dans le vide pour tenter de rattraper cette inspiration qui vous fuit sans cesse. Ah la salope, la garce ! Et certains l'appellent une muse... Une pu-te, j'te dis !</div><br /><div align="justify">D'autres candidats (oui, ce ne sont pas des personnes lambda et anonymes, mais des CANDIDATS avec un petit numéro à eux et une place attribuée), d'autres donc semblent un peu moins inspirés ; à leur air perdu, on se demande s'ils savent bien eux-mêmes ce qu'ils font là. Est-il besoin de préciser que c'est actuellement le cas de votre serviteur ?!</div><br /><div align="justify">Pas de grande horloge murale au-dessus du tableau, pour voir s'égréner une à une les minutes filantes, au son implacable et chronomètre du tic-tac (rangeurs du Risk). "L'épreuve débute à... 9h16 ; elle se terminera pour vous à 16h16. Vous ne pourrez sortir qu'au bout de deux heures et demie". La sentence tombe, elle sera appliquée. La chanceuse !</div><br /><div align="justify"></div><br /><div align="justify">Je m'étais pourtant réveillé à 7H30, fidèle à cette volonté-leitmotiv qui ne me quittait pas depuis la fin du CAPES : je passerai l'agrég. Non, ma préparation n'a pas été ce qu'elle aurait dû être. Oui, je me suis concentré avant tout sur mon capes, le court terme (travailler et bouffer) prenant le pas sur les projets d'avenir (prof de fac ? Thésard ? Chercheur ?). Oui, je me dis qu'avec un peu de chance, j'aurai mon concours du premier coup et je pourrai me concentrer uniquement sur l'agrég pendant la saison 2009-2010. Mais qui ne tente rien n'a rien : tu t'es inscrit, ça ne te coûte rien d'essayer. </div><br /><div align="justify">ERREUR : c'est mal me connaître, et quelquefois j'ai l'impression que c'est mon cas. Je ne me connais pas ; du moins, je ne connais pas toutes mes limites. </div><br /><div align="justify"></div><br /><div align="justify">[...] 10h15 : encore une heure et demie à attendre ! Les choses semblent se faire, le plan se construit, idée après idée. Intro, conclu et on passe à la rédaction au propre, le produit fini. Le jugement, la note, la sentence, on n'y pense pas dans ces moments-là. Ce qu'on veut, c'est arriver au bout de cette putain de dissertation avant que ne retentisse le gong final. Bon, c'est pas un gong, c'est une vieille qui vous gueule : "Terminé, posez les crayons !" Ne vous imaginez pas la Boule en train de fracasser hardiment son gong, le marcel bleu et le crâne luisant.</div><br /><div align="justify"></div><br /><div align="justify">[...] Je me dis que je dois vraiment être le dernier des cons pour ne pas tenter ma chance à fond. D'un autre côté, à quoi bon tenter de grimper l'Everest si on arrive en tongs et moule-bite ? Je n'ai ni les connaissances, ni la motivation nécessaire pour grimper cet Everest. Je suis un type qui fonctionne à la pression : mettez-moi une carotte sous le nez et le fouet aux fesses, et je vous pondrai une copie de treize pages, bien écrite les doigts dans le nez. Envoyez-moi passer l'agrég avec Zéro pression "juste pour voir" et forcément, je vais rien foutre. Pas la motivation...</div><br /><div align="justify">Ma voisine de gauche a l'air aussi emballé que moi par le sujet. A ce que j'ai entendu dire, elle aussi venait là sans pression, "juste pour voir". On se sent moins seul et moins con, du coup. Quoique... Elle au moins s'est donnée la peine d'écrire quelques trucs au brouillon, moi rien ! Je ne suis désespérément pas un battant, je baisse les bras beaucoup trop vite. Il faudra travailler ça à l'avenir, mon petit... </div><div align="justify">Ou alors je suis un battant, mais feignasse. Partisans du moindre effort, rejoignez-moi !</div><div align="justify"> </div><div align="justify">10h35 : "c'est horrible comme c'est long !" (Clara M. devant Rocco S. nu). Il fait si beau dehors : soleil radieux, ciel dégagé. Comme ce bleu est envoûtant lorsqu'on est enfermé dans une salle d'examen. C'est pas humains, se dire qu'on va y passer quatre jours et voir les autres bronzer dehors. L'appel a été trop fort, je n'ai su y résister. Et demain, paf ! il va pleuvoir...</div><div align="justify"> </div><div align="justify">[...] C'est marrant, je m'en veux. J'aurais dû faire plus cette année ; mais est-ce que j'aurais pu ? J'aurais dû lire plus de livres, faire plus de fiches, de cartes, de plans, ne pas négliger l'agrég. C'est facile à dire après coup mais quand on y est, ce n'est pas la même chanson. Et puis, les regrets, c'est sûrement l'invention la plus perfide du cerveau humain pour nous pourrir la vie. ça s'est passé comme ça, point barre !</div><div align="justify">Maintenant, faut regarder vers l'avenir : préparation de l'oral du CAPES, jobs d'été, et re-CAPES l'année prochaine (<em>sic</em>). Oui, regarder devant soi ne rime pas forcément avec optimisme.</div>Gauvainhttp://www.blogger.com/profile/11940585618769102797noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-21590071.post-52492456246632125462008-10-11T13:54:00.003+02:002008-10-11T14:04:57.588+02:00...Mais le phénix renaît toujours de ses cendres !<div align="justify">Joli pont entre ce nouvel article et le titre précédent qui a squatté la 1re place de mon blog pendant près de 6 semaines. "Salut les p'tits clous ! aujourd'hui du changement dans le top 50..."</div><div align="justify">Non pas que l'inspiration me fuyait, non pas que je me languissais atrocement de vos commentaires délicieux qui affluent par milliers sur cette page internationalement connue, dans un cercle restreint.<br />Mais le temps, les enfants, les temps est un ennemi implacable qui ne desserre jamais son étreinte jusqu' à vous étouffer petit à petit. Et le temps, ce temps si précieux, le voilà qui me manque à présent. La cause de ce malheur : l'IUFM et le CAPES, deux mots en lettres majuscules qui font genre mais qui cachent des réalits bien plus atroces.</div><div align="justify">Non, décidément, j'en fais trop, la formation est vraiment pas mal, les questions traitées ne me débectent pas, hormis la contempo. Désolé Isa, désolé tout le monde, mais je ne supporte vraiment pas cette période. Trop d'économie, trop de politique bla-bla, trop de juridique, ça me soûle à un degré Farenheit, quoi..</div><div align="justify">Hormis ce léger désagrément, tout roule : je me suis fait à mon studio, bien plus vivable et accueillant que ma chambre de l'année dernière (puisse-t-elle brûler en enfer !! Tiens, au fait, j'ai acheté des allumettes, pourquoi pas....?) ; ma chère ange aux yeux d'émeraude (ça va, c'est mieux que copine chevelue ??) m'emplit d'une douce euphorie amoureuse et les amis sont là avec des bouteilles de Guillaume Pelé remplies, et ça c'est le plus beau des trésors.</div><div align="justify">Mais le temps, toujours ce temps, qui file et se défile. J'ai sûrement vécu les semaines les plus remplies de ma vie depuis... la term, probablement. Déjà, les cours prennent une bonne partie de mon temps et je ne parle pas du travail personnel... non, mieux vaut que j'en parle pas !</div><div align="justify">Alors, oui, dès que j'ai du temps libre, je dors, je glande ou je me prends une brosse gentil. And so what ? De quoi j'me plains...</div>Gauvainhttp://www.blogger.com/profile/11940585618769102797noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-21590071.post-21501075132016706212008-08-30T10:21:00.002+02:002008-08-30T10:32:46.879+02:00La fin est proche...Pas de ma vie, ohlàlà, très peu pour moi, merci ! Non, non, je vais très bien, en harmonie avec moi-même et les autres, de ce côté-là, tout baigne !<br /><div align="justify">Non, je voulais juste signifier en un raccourci, je l'avoue, un tantinet pompeux et accrocheur que la fin "des vacances" est proche.</div><div align="justify">Je n'ai pas dit "de l'été", notez, non, là c'était les vacances d'hiver, ou alors on ne m'a pas tout dit... Bref, que retirer de cette période ? Du labeur, de la sueur, un temps de merde, beaucoup d'éclate, un sentiment mêlé de liberté et de contraintes, d'oxygène et d'étouffement.</div><div align="justify">D'un côté, le boulot estival, harassant, crevant ; de l'autre, les sorties, le fun, le Fanta-vodka, la citronnelle pour les rares moustiques qui ont pu survivre aux matinées de gel...</div><div align="justify">Demain, c'est repos (à mon avis...) ; lundi, c'est les vacances qui commencent. Une semaine passe bien vite, alors il faut déjà penser à la rentrée IUFM le 9, à la remise des clés du studio (STUDIO, YEAHH !!) le 8 suivi de l'oral du grand Mat pour son mémoire. Courage, mon gros, ça passe comme un doigt dans de la vaseline...</div>Gauvainhttp://www.blogger.com/profile/11940585618769102797noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-21590071.post-55263353673737737092008-08-25T13:55:00.003+02:002008-08-25T14:07:13.860+02:00Notre Cher Président et l'histoire comparative<div align="justify">Ce matin, Mr. Sarkozy 1er, élu du peuple français et accessoirement prothésiste dentaire à la retraite, se trouvait à la commémoration d'un des massacres nazis de 1944 en Indre-et-Loire, dans un village dont le nom m'échappe (Mazé, je crois). Bref, voilà qu'il nous sort le grand discours pompeux dont il s'est fait le spécialiste, opposant dans une verve éloquente les thèmes de "civilisation" que nous défendons face à la "barbarie", "comparable à celle que nos soldats défendent en Afghanistan, face à ces barbares moyen-âgeux terroristes". Autant vous dire que j'ai bondi de mon siège, pour trois raisons :</div><div align="justify">- la première, sensée : comment oser une généralisation pareille ? Si je suis afghan et que je comprends le français, je me sens non seulement rabaissé mais bafoué dans mon honneur et ma fierté. Quand un idiot fait exploser une bombe quelque part et qu'il est français, je n'apprécierais pas vraiment qu'un chef d'état balance que la France est un pays d'arriérés moyen-âgeux !! Bon, c'est vrai que l'Afghanistan, c'est pas Byzance ni la Sécurité Sociale mais quand même...</div><div align="justify">- Deuxio, il est honteux et déplacé d'utiliser la commémoration d'un évènement aussi tragique pour justifier la politique interventionniste de la France en Afghanistan. Comparer les Afghans à des nazis, c'est déjà fort de café, mais alors mettre sur le même pied les victimes du massacre en 44 et les 10 soldats morts là-bas, c'est de la foutaise pure et simple, un raccourci grossier de 64 ansqui ne se fonde sur rien de plausible. L'histoire mise au service de la politique extérieure améric... euh, hexagonale, on aura tout vu ! </div><div align="justify">- Et dernier point, j'ai eu l'aperçu fugace de ce que donnerait un discours de George W. Bush à Paris, ou comment notre CherPrésident s'aligne comme un toutou sur la politique orientale et anti-terroriste de notre voisin outre-atlantique. "Caca, les terroristes, pas bien, faut tous les tuer et envoyer la démocratie là-bas, s'ront plus heureux !!"</div><div align="justify">Enfin, comme dans une dizaine d'années, il n'y aura plus aucun historien et que l'histoire se décidera au Conseil des Ministres, je râle sûrement dans le vide...</div>Gauvainhttp://www.blogger.com/profile/11940585618769102797noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-21590071.post-51474160552030922832008-08-24T11:40:00.003+02:002008-08-24T11:49:14.557+02:00Je zole un pic<div align="justify">A y'est, les JO, c'est bel et bien fini. Depuis le temps qu'on en glosait dans nos petites chaumières chauffées au fioul, autour de la sacro-sainte lucarne à images. Finalement, les polémiques, les contestations se sont envolés dans l'air comme la fumée de la flamme olympique qui a tant fait bondir à son passage à Paris. Le Tibet ? Connais plus, alors que deux mois auparavant, notre pays était quasiment prêt à entrer en guerre pour libérer le Dalaï-Lama de la férule dictatoriale chinoise. Aujourd'hui, c'est à peine si on ose le recevoir officiellement (alors, on envoie la potiche de service...) et on préfère aller perdre inutilement nos hommes en Afghanistan (remarquez, on se rapproche).</div><div align="justify">Au revoir polémique et Droits de l'Homme, place donc aux sports et à l'esprit olympique pendant deux semaines où, mauvaise langue s'abstenir, il ne s'est rien passé de notable. Hormis la razzia plutôt "étonnante" des sportifs chinois, pas du tout "favorisés" par les arbitres (hein, les handballeuses...), on retiendra quelques images de ces JO 2008 :</div><div align="justify"> </div><div align="justify">- Les longues jambes de gazelle d'Usan Bolt, l'homme le plus rapide du monde, soit génie, soit mieux dopé, soit les deux</div><div align="justify">- Les 8 (!) médailles d'or de Michael Phelps qui avoue préparer ses courses en bouffant du McDO !!</div><div align="justify">- Alain Bernard, Julien Absalon, attendus au tournant et qui ont su gérer la pression pour concrétiser leur rêve de gloire</div><div align="justify">- Les nombreuses déceptions du camp français, notamment en judo, en athlétisme et en escrime individuelle</div><div align="justify">- Mais pour finir sur une note plus heureuse, la France finit 10e pays au classement des médailles avec 40 breloques - son meilleur total - et, symbole suprême, la dernière médaille d'or distribuée pendant ces Jeux revient à l'équipe de France masculine de handball, victorieuse il y a même pas une heure de l'Islande. Bravo, les p'tits gars, bravo à tous nos sportifs, bien, bien...</div>Gauvainhttp://www.blogger.com/profile/11940585618769102797noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-21590071.post-25926078951837795892008-08-23T17:46:00.002+02:002008-08-23T17:50:05.272+02:00Boucherie, c'est fini... (air trop connu)<div align="justify">A chaud, les gars, à chaud. ça fait quoi ? Allez, une heure et demi que JE SUIS EN VACANCES !!!!!</div><div align="justify">Fini le boulot saisonnier, fini de se lever cinq matins par semaine à 5h30 du matin ; fini de trimballer des caisses de viande hachée ou de barbaque sanguinolente ; fini d'être crevé à la fin de la journée. Maintenant, repos, révisions, repos, relaxation, repos, sorties, repos...</div><div align="justify">Une semaine en Pays Bigouden à bronzer (!), et la première semaine de septembre sur l'île de Ré avec ma compagne chevelue. Cottage dans un camping quatre étoiles, excusez du peu, mazette, Sylvain Mirouf !</div><div align="justify">Ah j'suis content, soulagé et... et... euh ! content !</div>Gauvainhttp://www.blogger.com/profile/11940585618769102797noreply@blogger.com3